Lors d'une conférence de presse suite aux évènements de Lubrizol, la directrice de l'ARS a maintenu, le 6 novembre, sa position sur l'allaitement. Mais dans le même temps, elle a expliqué ne pas savoir si les résultats du lait maternel qui contient des traces d'hydrocarbures sont normaux ou pas.
Quelques jours après l'incendie de l'usine Lubrizol, plusieurs jeunes mamans seino-marines demandent à l'ARS (Agence Régionale de Santé) de faire des analyses sur le lait maternel. Une demande qui restera sans réponse.
Depuis, neuf mères de famille ont pris l'initiative de faire analyser leur lait maternel. Les premiers résultats sont partiels et bruts mais ils ont de quoi inquiéter. Au moins trois substances liées à des hydrocarbures ont été détectées dans le lait des neuf femmes : toluène, éthylbenzène, xylène.
Pour l'ARS Normandie : impossible d'interprêter ces résultats pour le moment...
La directrice générale de l'ARS Normandie, Christine Gardel, s'est exprimée, mercredi 6 novembre suite à ces analyses réalisées par le CHU de Rouen.A ce stade, ces résultats d'analyses, on ne peut rien en dire. Il faut que nous ayons plus d'informations et ce que le CHU a demandé à ces femmes.
Ces hydrocarbures là [trouvés dans le lait maternel, ndlr] peuvent être en lien avec l'incendie mais ce sont aussi des hydrocarbures que l'on retrouve dans des villes d'industrielles comme Rouen. Ces résultats, il faut que l'on puisse les comparer pour savoir si ce sont des bruits de fond, comme on l'indique depuis le début, ou si ces résultats sont atypiques. - Christine Gardel, Directrice générale de l'ARS Normandie
Christine Gardel appuie notamment son raisonnement médical sur les analyses de l'air effectuées depuis le 26 septembre dernier. Elle rappelle que tous les résultats, sans exceptions, sont en dessous du seuil de détection. L'air ne présente donc pas de toxicité aigüe.
Comment expliquer alors que l'on retrouve des traces dans les urines et le lait maternel de ces femmes [alors que les seuils de détection dans l'air ne sont pas dépassés] ? Pouvons-nous prouver le lien avec Lubrizol, si tant est que l'on puisse le mettre en lien avec l'incendie ? D'autant que ces hydrocarbures sont volatiles et ne persistent pas dans l'air.
Nous sommes le 7 octobre, l'incendie a eu lieu le 26 septembre, donc la question de savoir si ces traces dans le lait maternel sont en lien avec l'incendie. - Christine Gardel, Directrice générale de l'ARS Normandie
On ne sait pas interpréter les résultats, le CHU non plus ne sait pas les interpréter. - Christine Gardel, Directrice générale de l'ARS Normandie
La directrice de l'ARS Normandie a expliqué que de nouvelles analyses pourraient être effectuées. Elle a poursuivi en précisant que cela se ferait en lien avec avec le service toxicologie du CHU de Rouen.
...Mais, "ces résultats d'analyses ne nous inquiètent pas"
A la question : "ce lait maternel est-il dangereux pour l'enfant ?", la directrice de l'ARS repond que les résultats des analyses ne sont pas inquiétants.
- Nous maintenons, à ce stade, les recommandations d'allaitement sont maintenues sur le plan scientifique. Les femmes qui allaitent peuvent continuer d'allaiter - Christine Gardel, Directrice générale de l'ARS Normandie
- Même ces neuf femmes dont les résultats présentent des traces d'hydrocarbures ? - journaliste
- Oui même pour ces neuf femmes et pour toutes les femmes qui allaitent à Rouen aujourd'hui. - Christine Gardel, Directrice générale de l'ARS Normandie
- Ces résultats d'analyses de lait ne vous inquitènt donc pas ? - journaliste
- Pour les médecins qui ont fait ces analyses, ces traces sont un 'bruit de fond' [elles sont normales], dans une ville industrielle. Donc ça ne nous inquiète pas. - Christine Gardel, Directrice générale de l'ARS Normandie
Si l'Agence Régionale de Santé, représentée par sa directrice Christine Gardel, maintient sa recommandation d'allaitement aux jeunes mamans, elle admet dans le même temps ne pas savoir si les résultats d'analyses de lait des neufs jeunes femmes sont normaux ou pas.
Si la question est : est-ce que ces résultats sont des résultats anormaux ? Je vous réponds : on ne sait pas. On ne sait pas, dans une ville industrielle [comme Rouen], si on prélève du lait maternel combien on a d'hydrocarbure, de xylène, de toluène, dans ce lait maternel. - Christine Gardel, Directrice générale de l'ARS Normandie
Deux annonces de Pierre-André Durand, préfet de Seine-Maritime
Le préfet de Seine-Maritime a confirmé que les premiers versements issus de la convention d'indemnisation de Lubrizol auront lieu le 18 novembre 2019. Cela concerne notamment les PME, commerçants, artisans et les collectivités locales touchées impactés par l'incendie du 26 septembre. Les agriculteurs, qui ont un fond d'indemnisation dédié, devraient également recevoir les premiers euros le 18 novembre.Enfin, Pierre-André Durand a annoncé que les résultats concernant l'étude des sols seront connus le 15 janvier 2020. A cette date, nous saurons si la terre a été polluée par des produits chimiques de Lubrizol.