Dans le cadre de la Mission d'information de l'Assemblée Nationale, les députés ont auditionné aujourd'hui le préfet de Seine-Maritime et de Normandie, Pierre-André Durand. Il a déclaré que le système d'information des populations en cas de risques industriels, les sirènes, n'était plus efficace.
Un système d'alerte pas assez moderne
Le préfet de Seine-Maritime et de Normandie Pierre-André Durand a exprimé ce mercredi devant les députés de la mission d'information parlementaire, la mise en place d'un système d'alerte des populations plus efficace, par message téléphonique plutôt que par sirène comme c'est le cas actuellement, et comme ça a été le cas la nuit de l'incendie de l'usine Lubrizol. La communication cette nuit là a été "éminemment perfectible" selon lui."Nous ne pouvons pas gérer des crises du 21e siècle avec un outil du 20e siècle", a-t-il déclaré, faisant référence aux sirènes "issues de la défense passive des années 1930".
Pierre-André Durand, préfet de Seine-Maritime et de Normandie
"Il y a eu des évolutions technologiques sur le sujet (...) il nous faudra passer à des systèmes de +cell broadcast+", de diffusion cellulaire qui permet "par le bornage des téléphones portables d'envoyer d'office des messages à tous les téléphones qui dépendent d'une zone (...) en étant certain que toutes les personnes seront touchées avec un message adapté", a-t-il déclaré devant les députés.
"Ce système serait vraiment le moyen d'avoir une information et une alarme du citoyen parfaitement calibrées en temps réel"
Pierre-André Durand, préfet de Seine-Maritime et de Normandie
Des décisions assumées
Revenant sur sa décision de ne pas sonner les 31 sirènes du plan particulier d'intervention (PPI) de Rouen le 26 septembre, Pierre-André Durand a jugé avoir pris la "moins mauvaise décision", expliquant avoir choisi d'attendre 7H51 pour sonner les deux sirènes les plus proches du site et de communiquer dans l'intervalle sur Twitter et les radios. "J'ai fait le choix de mettre le paquet sur l'information directe de la population et de le faire par les voies de tweets, de prise de son presse, de conférence de presse, d'essayer de communiquer un maximum pour expliquer ce qui se passait, et
pour indiquer les bons comportements", a-t-il déclaré.
"J'ai considéré que déclencher les sirènes était contre-productif alors que la population était de fait confinée ou à l'abri. J'aurais inévitablement créé les effets inverses", a estimé M. Durand, évoquant le risque d'avoir "des mouvements de panique". Il a observé que peu de personnes connaissent "la conduite à tenir" en cas de sirène.
Pas de redémarrage envisagé
Lors de son audition devant la mission d'information de l'Assemblée nationale, le préfet a aussi déclaré qu'il était trop tôt pour examnier "la possibilité d'un redémarrage" de l'usine chimique de Lubrizol.M.Durand a rappelé que le jour de l'incendie, il avait "suspendu" l'activité de l'usine."Lubrizol, comme Normandie Logistique, doit nettoyer ses pollutions, remettre en état son site, rendre compte d'un certain nombre d'infractions constatées (...) Il faut d'abord que Lubrizol traite cet aspect avant de parler d'une possibilité de redémarrage", a-t-il développé. Selon le préfet, "clairement, on n'est pas dans cette séquence".Je ne suis pas dans la disposition d'esprit d'examiner une redémarrage.
Pierre-André Durand, préfet de Seine-Maritime et de Normandie
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