La rentrée scolaire 2017 est marquée par le dédoublement des classes de CP dans les zones d'éducation prioritaire. Pas plus de 12 élèves par classe. Exemple en Seine-Maritime.
En cette rentrée, les salles de classe de CP sont plus calmes que d'habitude à l'école élémentaire Clément Marot, sur les Hauts de Rouen (Seine-Maritime). Et pour cause, les classes de cours préparatoire ont été dédoublées dans cet établissement, situé dans un quartier défavorisé. Il s'agit d'une des principales mesures du gouvernement concernant la nouvelle année scolaire.
Pour de meilleures conditions d'apprentissage
Désormais, les classes de CP dans les zones d'éducation prioritaire ne pourront pas accueillir au-delà de 12 élèves. Réduire le nombre d'enfants par classe pour mieux assurer leur suivi et leur encadrement pédagogique. "Les enfants dans les quartiers sensibles ont besoin de beaucoup plus d'aide individualisée", explique Florence Chauvière, institutrice. Cette enseignante seino-marine se réjouit de l'arrivée d'une telle mesure car elle permettra de mettre à l'essai de nouvelles pédagogies. Le cours préparatoire est une année primordiale dans la scolarité des enfants. Mieux assurer les bases de lecture et de compréhension permettra de "gommer les difficultés que l'on constate dans les niveaux supérieurs" selon Fabien Gonzales, directeur de l'école Clément Marot à Rouen.Le reportage de Félix Bollez et Bruno Belamri. Avec les interventions de Florence Chauvière, enseignante en CP, Fabien Gonzales, directeur de l'école Clément Marot et Serge Freulet, inspecteur de l'Education nationale.
Un dispositif mis en place trop rapidement ?
Si les syndicats des parents d'élève se félicitent du dédoublement des classes de CP, ils émettent néanmoins une réserve. "Le gouvernement n'a créé aucun poste pour ces classes de CP à 12. La mise en place a été faite dans la précipitation" affirme Marceau Privat, responsable départemental du Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs (Snuipp). Pour assurer l'ouverture de nouvelles classes, des enseignants ont été réaffectés. Certains d'entre eux faisait partie du dispositif "Plus de maîtres que de classes", créé sous le quinquennat Hollande pour affecter un instituteur supplémentaire dans les écoles dans le besoin. Les représentants syndicaux craignent que le nombre de remplaçants chute : "On pense qu'il va manquer des enseignants, puisque cette réforme a été faite à moyens constants", s'inquiète Dorothée Avet, présidente de la FCPE 76.
Ce dispositif du gouvernement concerne 2 500 classes sur le territoire français. En Seine-Maritime, 14 écoles en bénéficient et 45 dans l'Eure.