L'islamologue Tariq Ramadan accusé de viols par cinq femmes, comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel de Rouen pour diffamation à l'encontre de l'une de ses accusatrices. La décision sera rendue le 11 mai prochain.
"Je suis victime d'un traquenard. Elle a exercé un chantage à la plainte pour viol sur plusieurs hommes". Ce sont ces deux phrases prononcées par Tariq Ramadan dans une émission télévisée en septembre 2019 que le tribunal correctionnel de Rouen examinait mardi 23 mars. Pour l'avocat de la plaignante, la rouennaise Henda Hayari, ces propos caractérisent la diffamation. Ce dont se défend Tariq Ramadan. "C'est quand même surprenant de me retrouver ici à Rouen, attaqué en diffamation par une femme qui dit que j'ai utilisé le mot traquenard, alors qu'en 2014 elle m'écrit qu'un traquenard se prépare contre moi par monsieur Soral avec lequel elle est en contact, et donc je serais aujourd'hui coupable d'une diffamation en répétant et en citant ce que elle elle me dit sept ans auparavant ? C'est tout de même surprenant" se justifie t-il.
L'ancien professeur représenté par trois avocats, est venu à la barre s'exprimer. Il a clamé son innocence et s'est dit injustement accusé. Pour le défendre, ses conseils ont choisi d'utiliser des éléments de la procédure en cours. Ils ont tenté de décrédibiliser Henda Hayari, faisant notamment comparaitre un témoin, une stratégie récurrente chez Tariq Ramadan.
Il impute un fait précis à ma cliente qui porte directement atteinte à son honneur et à sa considération. Et quand monsieur Ramadan s'exprime, mine de rien il est écouté par un certain nombre de gens qui ensuite vont harceler madame Hayari, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans le monde physique. Il était très important aujourd'hui de taper du poing sur la table et de dire qu'il fallait que cela cesse, que la victime dans ce dossier c'est madame Hayari et pas monsieur Ramadan
Le jugement a été mis en délibéré au 11 mai. Quand au fond de l'affaire, il ne devrait pas être jugé avant 2022.