Le tribunal correctionnel de Rouen a condamné la Croix Rouge après un empoisonnement accidentel dans la maison de retraite médicalisée la Ruche à Elbeuf. Une résidente de 82 ans est décédée. Elle était dans une unité "protégée" pour malades d'Alzheimer.
La direction de l'EHPAD la Ruche d'Elbeuf a été jugée le 8 juillet 2021 pour "homicide involontaire par personne morale" deux ans après la mort de Brigitte G., l'une des résidentes. Elle est décédée quatre jours après avoir bu dans la maison de retraite médicalisée de la soude caustique.
Ce mardi 31 août 2021, la Croix-Rouge a été condamnée a été condamnée à 10.000 euros d'amende et à une peine d'affichage d'un mois.
A l'annonce du délibéré, les enfants de la victime ont exprimé leur soulagement. Si le tribunal de Rouen a reconnu coupable La Croix Rouge (gestionnaire de L'EHPAD) d'homicide involontaire, pour la famille de la victime des questions demeurent.
Pourquoi elle s'est retrouvée enfermée dans cette pièce ?
Et c'est là qu'on peut dire, quand même que nous on a quand même évoqué le meurtre. On en a parlé entre nous et c'est vrai que pour nous c'est pas involontaire…"
Au palais de justice de Rouen, l'avocate de la Croix-Rouge n'a pas souhaité répondre aux questions des journalistes de la rédaction de France 3 Normandie.
L'association a décidé de faire appel du jugement.
Un produit dangereux accessible
Le produit se trouvait dans une salle pour le linge, il était posé sur un chariot pour le ménage. Il avait servi à déboucher un évier. La vieille dame a survécu quatre jours, elle avait été placée dans le coma, compte tenu de ses brûlures internes. "Un cauchemar" pour la famille.
Ils la croyaient en sécurité dans cette unité pour des malades d'Alzheimer, complètement désorientés.
"On a des gens qui font avec les moyens du bord et quand on a un surveillant pour 10 personnes, il ne peut pas faire grand chose"
Le parquet de Rouen a requis une amende de 50.000 euros et l'affichage de la condamnation. Le délibéré du tribunal correctionnel sera prononcé le 31 août.
Après cet accident, le témoignage d'une ancienne employée de l'EHPAD géré par la Croix-Rouge faisait état en 2019 de manque de personnel et de qualifications insuffisantes.