Après le drame de Marseille où 8 personnes sont décédées suite à l'effondrement de leur immeuble, le gouvernement a communiqué sur sa politique de lutte contre les logements dégradés. Saint-Etienne-du-Rouvray, dans l'agglomération rouennaise est l'un des 14 sites prioritaires retenus.
Si le drame de Marseille a mis au jour le problème des logements indignes, elle n'est pas la seule ville concernée par ce fléau.
Dans le cadre du plan "initiative copropriétés", présenté le 10 octobre dernier, le ministère de la Cohésion des territoires a identifié 14 sites de "priorité nationale".
Cela représente 128 copropriétés dégradées soit près de 23.330 logements et notamment à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, qui en compte 800.
Mais par delà ces 14 sites prioritaires, c'est au total 56 000 logements dégradés que l'on recense en France.
Exemple au quartier du Château-Blanc
A Saint-Etienne-du-Rouvray, C'est donc 800 logements qui sont dégradés. Cela concerne 1 600 familles.
Dans le quartier du Chateau-blanc notamment où vivent 5 000 habitants. Si les logements sociaux ont été rénovés depuis 10 ans, les co-propriétés sont dégradées.
Pour le maire Joachim Moyse : "Il y a des propriétaires qui ne respectent pas la règle du jeu du paiement des charges. Soit parce que ce sont des marchands de sommeil et qu'ils estiment que ce n'est pas nécessaire de faire des efforts pour leurs locataires. Soit parce que ce sont des gens qui, à un moment donné, voyant que les travaux ne sont pas réalisés se disent -pourquoi, moi, je continuerai de payer mes charges" .
Une aide gouvernementale
Le maire de Saint-Etienne-du-Rouvray Joachim Moyse a demandé un coup de pouce au gouvernement. Il a été entendu, avec 13 autres communes en France particulièrement concernées. Il bénéficiera d'une aide financière et technique.
Sur 10 ans, l'Etat va ainsi débloquer plus de 2.7 milliards d'euros pour les 128 copropriétés a rénover en France. Cette enveloppe doit accompagner un engagement fort des collectivités locales et la mobilisation des acteurs locaux comme les EPF (Etablissements publics fonciers), EPA (Etablissements publics administratifs), SEM (Sociétés d’économie mixte), SPL (Sociétés publiques locales) et évidemment les bailleurs sociaux
L'immeuble de la honte
A Saint-Etienne-du-Rouvray, la barre Sorano dans le quartier du Château-Blanc est un exemple flagrant d'habitat indigne. Il est d'ailleurs appelé l'immeuble de la honte.
Pour parer à l'urgence, l'Agence nationale de rénovation urbaine va payer pour la démolition de la barre Sorano, et pour les autres copropriétés, c'est l'agence nationale de l'habitat qui va épauler la municipalité.
Tout l'enjeu est de rénover à temps pour ne pas avoir d'autres "immeubles de la honte" à gérer dans quelques années.
Le reportage de Véronique Arnould et Maïla Mendy :
Avec l'intervention de Joachim Moyse, maire de Saint-Etienne-du-Rouvray