En vacances en Egypte avec sa famille, un habitant de Rouen (Seine-Maritime) était parti en excursion pour visiter les temples d'Abou Simbel quand l'autocar dans lequel il se trouvait est entré en collision avec un véhicule utilitaire et a pris feu.
L'accident a eu lieu le 13 avril 2022. Huit jour après, de retour à Rouen et à peine remis de ses blessures, Emmanuel Marcant raconte comment son voyage en Egypte s'est terminé de façon dramatique.
En vacances avec sa famille sur le Nil, une excursion au départ d'Assouan était prévue pour aller visiter les temples d'Abou Simbel. Un trajet, par la route, de plus de 250 kilomètres d'une durée de 3 heures et demi. D'où un départ au petit matin en autocar.
Un coup de frein et une collision
Alors que dans le car tous les passagers somnolent, Emmanuel Marcant est soudainement mis en alerte par un brusque coup de frein comme il l'a raconté à notre journaliste Agathe Tournoux :
"On est parti du bateau à 4h15 pour prendre la route. Et on a roulé, roulé, et puis notre guide nous a annoncé qu'il y avait plus de 3 heures de route et qu'on pouvait finir notre nuit dans le bus en position allongée."
"Avec ma famille nous étions à l'arrière. Moi, je ne dormais pas, et puis après une heure de route, j'ai entendu un gros freinage. Donc je me suis assis, j'ai levé ma casquette et puis au moment où j'ai regardé il y a eu impact avec un pick-up qui venait de la voie opposée. Le chauffeur du car n'a rien pu faire."
L'autocar prend feu
"En fait, le pick-up s'est encastré en dessous du bus. Donc là, dans le choc, j'ai pris le siège de devant sur le crâne. Je suis tombé dans l'allée centrale, je me suis relevé, je me suis retrouvé nez à nez avec ma concubine qui était inconsciente. J'ai vu qu'elle était vivante, je me suis relevé et là j'ai vu le démarrage de feu dans les jambes du chauffeur."
"Donc j'ai crié "il faut sortir du bus ! Toute le monde va brûler, faut sortir !" Je suis parti à la porte arrière, j'ai essayé de l'ouvrir, je suis tombé, je me suis fait mal, et la deuxième fois j'ai donné un bon coup de pied, la porte s'est ouverte et je suis parti devant le bus pour essayer d'ouvrir la porte avant pour récupérer l'extincteur. Mais la porte était bloquée."
Les passagers prisonniers de l'autocar en feu
Bien que blessé, Emmanuel Marcant, une fois dehors, va tout faire pour tenter de sauver les passagers du car accidenté :
"Il y avait des flammes à l'avant, là où était le chauffeur. Je suis reparti à l'arrière, j'ai descendu ma belle-mère, ma belle-fille et son copain sont sortis, j'ai sorti la dame de Lyon, une dame belge, toute deux blessées. J'ai ensuite sorti plusieurs autres personnes, mais il y avait de plus en plus de flammes et beaucoup de fumée à l'intérieur. C'était irrespirable…"
"J'ai sorti 14 personnes, j'ai mis à l'abri tout le monde. Mais le regret que j'ai, c'est d'avoir laissé des gens dedans… Mais je ne voyais plus rien, c'était pas possible."
Emmanuel Marcant, rescapé d'un accident d'autocar en Egypte
"Je me suis alors aspergé d'eau, j'ai mis de l'eau dans mes narines et je suis rentré à nouveau dans le car, à quatre pattes, pour aller chercher une autre personne. Au total j'ai sorti 14 personnes…"
Et parmi ces personnes, beaucoup de passagers blessés, aux membres fracturés, qui ne pouvaient plus marcher.
Une semaine après cet accident, et une fois sorti de l'hôpital égyptien et de retour en Normandie, le courageux Rouennais se remet de cet épisode dramatique. "Je me sens bien, toute ma famille est là, j'en parle, nous sommes sauvés…"
Comme les autres rescapés de cet accident qui a fait 10 morts dont 4 Français, Emmanuel Marcant a été pris en charge et va bénéficier d'une assistance et d'un suivi psychologique.