Dans un post Instagram publié en août 2022 et relayé par des milliers de personnes, le fondateur de Paul Marius, Florent Poirier et sa famille, étaient accusés par certains employés de "faire régner la terreur" au sein de son entreprise. Un recours en diffamation a été engagé contre la fondatrice du mouvement "balancetonagency".
Tout part d'un post Instagram en date du 22 août 2022. Le compte @balencetonagency publie une liste de témoignages anonymes incriminent les méthodes de management de la maroquinerie rouennaise Paul Marius.
Burn-out, harcèlements, des dizaines de messages sont envoyés à ce compte spécialisé dans la dénonciation de débordements dans les agences de publicité. En première ligne, la famille Fauvin, à la tête de Paul Marius, soupçonnée de faire régner la "terreur" auprès des employés. Un an après les faits, Florent Poirier, fondateur et PDG du groupe se défend de ces accusations et poursuit la créatrice de la page Instagram, Anne Boistard, pour diffamation.
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"J'ai voulu endosser ce rôle pour libérer la parole"
Le 26 juin dernier, Anne Boistard est contactée par la police qui lui apprend qu’une plainte a été déposée en novembre 2022 par la société Paul Marius. Un mois plus tard, la fondatrice du compte aux 291 000 abonnés reçoit un avis préalable à mise en examen pour diffamation et injure publique.
Techniquement, je ne suis qu'un relais de ces voix qui ont subi des techniques de management plus que douteuses. Je tiens à préserver l'anonymat de ces personnes et je me transforme en paratonnerre. J'ai juste voulu endosser ce rôle pour libérer la parole.
Anne Boistard, fondatrice du compte @balancetonagency
L'incompréhension pèse dans la voix de cette professeure en communication. "Cette entreprise, comme d'autres, met plus d'énergie à me poursuivre en justice plutôt que de se remettre en question et de revoir leur manière de fonctionner." Avant d'ajouter. "C'est d'autant plus compliqué de se défendre dans ce cas de figure. Je ne fais pas partie de l'entreprise en question, donc je ne peux prétendre au statut de lanceuse d'alerte, la protection juridique n'est pas la même. C'est plus compliqué." En tout, la créatrice de la page doit faire face à sept affaires en justice.
Contactée par nos soins, l'entreprise Paul Marius nous a assuré qu'un retour nous serait fait concernant cette affaire. Nous sommes ainsi dans l'attente de leur réponse.