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Viva Cité : rencontre avec Les Barjes, une compagnie "made in" Normandie

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Vous les avez peut-être vus jouer leur dernier spectacle "Virils" lors du festival Viva Cité à Sotteville-lès-Rouen ce week-end. Barthélemy et Jeremy forment un duo comique au sein de la Compagnie Les Barjes. Nous avons passé une journée avec ces deux artistes normands afin de vous faire découvrir la vie trépidante qu'est celle des artistes de théâtre de rue.

Viva Cité 34

À chaque édition, le dernier week-end de juin, on aperçoit à Sotteville-lès-Rouen des festivaliers qui déambulent dans les allées du bois de la Garenne les yeux rivés sur leur programme du festival Viva Cité. Pour ces habitués, ces amoureux des arts de la rue, la grille horaire de ce fascicule est un véritable casse-tête ! Tous jouent au Tetris pour caser dans leur planning du week-end un maximum de spectacles. À la recherche de LA pépite, beaucoup privilégient les compagnies IN, payées par le festival, au détriment des compagnies OFF qui elles ne le sont pas. Pourtant, on vous le certifie, depuis maintenant 34 éditions, nous avons souvent eu la chance d'assister à du très lourd dans la programmation OFF.

Le OFF, c'est top !

C'est généralement grâce au bouche-à-oreille que ces spectacles OFF voient leur public s'élargir de représentation en représentation.
Cette année, en ce qui nous concerne, c'est la Compagnie toulousaine Typhus Bronx avec son spectacle de clown intitulé "Trop près du mur" qui nous a particulièrement marqué. Pendant près de 90 minutes, Typhus fait passer son public par toutes les émotions possibles. La performance est vraiment incroyable ! 

C'est à croire que c'est l'année des clowns, l'autre compagnie qui nous a fait forte impression, normande cette fois, utilise aussi largement l'art du clown à la sauce burlesque. À travers "Virils", qui fait suite à leur premier spectacle en duo "Joe et Joe", Les Barjes revendiquent un état d'urgence du rire. Les deux créateurs de la Compagnie, Barthélémy Guéret et Jérémy Chopin, se produisent depuis 2015 de la rue à la salle en passant par le chapiteau, les cabarets, les arènes, les pelouses...

La Compagnie compte également deux spectacles solos joués par Jérémy dont l'un, intitulé les Contes de la Rue Broca, est spécifiquement écrit pour le jeune public.

En dehors de leurs temps de création, Les Barjes développent la mise en place d'actions culturelles avec des interventions Clown à l'hôpital et en EHPAD, mais aussi des ateliers clown et cirque en IME et milieux scolaires.

Comme nous l'explique Barthélémy, le théâtre peut apporter beaucoup de choses à chacun. Lui-même a été transformé par cette passion, car aussi surprenant que ça puisse paraître, ce grand gaillard au look très coloré nous a confié qu'il était très timide avant de commencer à pratiquer cet art.

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Barthélémy Guéret de la Compagnie Les Barjes nous raconte ses premiers pas au théâtre qui l'ont libéré de sa timidité ©Jonathan Pasqué - France Télévisions

Récemment, Les Barjes ont passé 15 jours en résidence à l'Atelier 231 de Sotteville-lès-Rouen. Nous avons passé une journée avec eux afin de vous faire découvrir dans un épisode de QUEL TALENT ! la vie trépidante qu'est celle de ces artistes atypiques.
La vidéo 🎥 est à retrouver en tête d’article ou sur france.tv

Une édition tronquée, une exception culturelle française en danger !

Viva Cité est une belle histoire. C'est en 1990 qu'a lieu la première édition du festival de Sotteville-lès-Rouen qui s’appelle alors « Gare à la fête ». La manifestation accueille déjà à l'époque 20 000 spectateurs. Au fil des étés, le festival ne cessera d’innover et de rechercher les interactions entre les associations, les citoyens et les artistes. Rassembleur, populaire et gratuit, Viva Cité fait partie aujourd'hui avec ses plus de 100 000 spectateurs par édition des trois grands festivals français des arts de la rue avec Aurillac et Chalon-sur-Saône

Mais, pour la première fois cette année, une mauvaise note résonne fort dans la tête des festivaliers et les artistes. Viva Cité a perdu son vendredi pour cause de restrictions budgétaires.

Avec la crise, toutes les collectivités locales ont dû faire des économies, c'est pourquoi nous avons dû réduire un peu le budget de Viva Cité. Mais le format est au service du fond, et ça n'empêche pas que pendant deux jours, vous aurez une très belle édition, riche en qualité, avec plus de 100 spectacles et des dizaines de compagnies présentes !

Luce Pane, maire de Sotteville-lès-Rouen

Contrairement à l'optimisme affiché par la maire de Sotteville, c'est la mort dans l'âme que les artistes et le public accueillent ce changement. Cette nouvelle est perçue par les personnes que nous avons interrogées comme un très mauvais signal pour l'avenir des intermittents, du monde du spectacle et plus largement de la culture française.

Il existe en France une chose magnifique que nous n'avons pas chez nous en Suisse ni ailleurs en Europe. Cette chose qui nous pousse à venir jouer ici, chez vous à Sotteville-lès-Rouen, s'appelle l'exception culturelle française. Aujourd'hui, sous prétexte de la crise, elle est menacée et cette disparition du vendredi de Viva Cité en est la preuve.

Les Batteurs de pavés en prélude de leur spectacle Richard III

La compagnie Ktha a largement souligné ce problème avant chacune de ses représentations en expliquant à son public que ce passage de trois à deux jours n'est pas anodin. C'est un véritable drame, notamment pour les compagnies qui proposent des spectacles nocturnes. À ceux-là, il ne reste plus que le samedi soir pour jouer. Certaines compagnies ne peuvent se permettre de traverser la France avec parfois énormément de matériel à transporter pour ne jouer qu'une seule fois sur un festival.

Les spectateurs sont, eux aussi, très affectés par cette restriction qui touche ce week-end de fête qu'ils attendent chaque année avec impatience.

Viva Cité sans son vendredi, c'est un morceau du code ADN de Sotteville-lès-Rouen qui disparaît.

Un amoureux du festival Viva Cité

Cette baisse de budget pour Viva Cité est un nouveau coup dur pour les compagnies d'art de la rue qui sortent d'une période difficile suite au Covid.

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Les Barjes nous racontent comment ils ont traversé la crise sanitaire de la Covid-19 ©Jonathan Pasqué - France Télévisions

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