Sabotage SNCF : ce que l'on sait de l'interpellation sur un site de Seine-Maritime

Un homme de 28 ans, connu du renseignement territorial pour son appartenance à la mouvance d'ultragauche, a été interpellé, dimanche 28 juillet 2024, sur des voies de chemins de fer, à Oissel, au sud de Rouen, en Seine-Maritime. Il a été placé en garde à vue. Deux autres individus ont pris la fuite.

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Trois jours après des actes de sabotage survenus le jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris sur le réseau SNCF, un militant de la mouvance de l'ultragauche a été interpellé sur des voies de chemins de fer, dimanche 28 juillet 2024 sur un site de la SNCF à Oissel (Seine-Maritime), a appris lundi 29 juillet l'AFP de source policière.

C'est plus précisément sur l’île aux Bœufs, entre Tourville-la-Rivière et Oissel, à proximité d'un viaduc ferroviaire et d'une armoire électrique, visible depuis la départementale 13, toute proche.

Sa présence a d'abord été signalée par le conducteur d'un train. La Sûreté ferroviaire a ensuite prévenu la police, qui a interpellé le suspect vers 18h, précise cette même source.  

Un homme placé en garde à vue, deux autres en fuite

Dans la voiture de cet homme, âgé de 28 ans, la police a retrouvé des éléments laissant penser qu'il pouvait préparer des dégradations : "des clés d'accès à des locaux techniques de la SNCF", des "pinces coupantes", un "jeu de clés universelles" notamment, ainsi que de la littérature en lien avec l'ultragauche.  

Le suspect, originaire du département de Seine Maritime, est étudiant à Toulouse. Il a été placé en garde à vue à Rouen, pour "pénétration ou circulation dans une dépendance de la voie ferrée interdite au public" et "association de malfaiteurs", précise le parquet de Rouen à franceinfo. Deux autres personnes ont pris la fuite.

Cette arrestation intervient après plusieurs sabotages qui ont fortement perturbé le trafic SNCF vendredi 26 juillet 2024.

Connu pour son appartenance à l'ultragauche

L'individu est connu du renseignement territorial pour son appartenance à la mouvance d'ultragauche. Dans son véhicule, les policiers ont trouvé l’ouvrage « Le vertige de l'émeute » de Romain Huët

Interrogé par la police judiciaire, le mis en cause aurait nié toute volonté de procéder à des destructions. "Aucune dégradation n’a été relevée à ce stade par la SNCF", précise le parquet de Rouen. 

Son domicile étudiant à Toulouse, et le domicile de ses parents à Mauquenchy, en Seine-Maritime ont été perquisitionnés.

Pour le moment, aucun lien n’apparaît entre cette intrusion et les sabotages qui ont paralysé une partie du trafic SNCF national vendredi et samedi.

L'homme pourrait rester en garde à vue jusqu'à demain mardi en fin d’après-midi. L'enquête reste conduite par le parquet de Rouen. Les investigations se poursuivent pour déterminer les circonstances de ces faits. 

La préfecture de Normandie et de Seine-Maritime a salué la réactivité des services du réseau SNCF et l'efficacité des services de police à l'occasion de cette interpellation. "Pleine confiance en la justice dans le cadre de l'enquête en cours. L'ensemble des services de l’État et de la SNCF renforcent encore leur vigilance", a-t-elle indiqué sur X.

"Tous les trains" circulent "normalement" lundi matin

Trois jours après des actes de sabotage survenus le jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, a assuré que "tous les trains" du réseau de lignes à grande vitesse français circulent "normalement" lundi matin.

La compagnie ferroviaire publique SNCF avait annoncé dimanche que les travaux de réparation étaient "totalement terminés" et qu'il n'y aurait "plus aucune perturbation" pour les voyageurs "dès lundi matin".

Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 4H00 du matin, des câbles de fibre optique passant près des voies et garantissant la transmission d'informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages...) ont été coupés et incendiés sur différents postes d'aiguillage stratégiques à Courtalain (LGV Atlantique), Croisilles (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle (LGV Est). 

Ces actes de sabotage ont entraîné une pagaille monstre dans les gares françaises vendredi en plein pic de fréquentation pour les départs et retours de vacances estivales, et à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris organisée sur la Seine.

800.000 personnes impactées

Quelque 800.000 personnes devaient prendre un train dans le week-end, et "finalement 700.000 ont quand même pu réaliser leur voyage", alors que 100.000 ont eu "une annulation de train", a indiqué Patrice Vergriete. 

La SNCF s'est engagée à rembourser les voyageurs ayant subi une annulation ou un retard.

Depuis l'attaque, des "moyens considérables" ont été mis en place pour "renforcer" la surveillance des "28.000 kilomètres" de réseau ferroviaire, avec "un millier d'agents de maintenance de la SNCF" et "250 agents de la sûreté ferroviaire" de la SNCF mobilisés "jusqu'à nouvel ordre", ainsi que "50 drones" et des survols d'hélicoptères par la gendarmerie, a par ailleurs souligné le ministre des Transports. 

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