Sécheresse et jardinage : devra-t-on abandonner certaines plantes et fleurs de nos jardins ?

Le vivant doit s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. C’est vrai aussi pour les fleurs ! Certaines municipalités modifient déjà leurs plantations. Les particuliers peuvent s'en inspirer.

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La jardinière, c’est fini ! "Depuis plus de 10 ans"  explique Thomas Lechipey, directeur des espaces verts  et de la biodiversité au pôle fleurissement durable et évènementiel de la Ville de Caen, « on travaille sur le passage de la fleur annuelle à la vivace en pleine terre ». Résultat : de nombreux massifs de la ville en sont investis. «  Bien sûr, le rendu n’est pas le même poursuit le responsable « on est sur du mode naturel, c’est plus rustique, moins flashy que les annuelles ! ». Au service des espaces verts de la ville de Caen, l’expérimentation est permanente pour enrichir les massifs de variétés peu aquavores.

Pour parvenir à une harmonie dans la réalisation d’un ensemble florale, tout un travail de préparation se fait en amont au parc horticole. 

On met beaucoup de vivaces en essai sur des plantations  pour observer la floraison, le feuillage, la faculté à végétaliser, la résistance à la sécheresse

Thomas Lechipey

Si la majestueuse agapanthe fait ses preuves dans sa sobriété consommatoire, sa petite sœur, "l’ail d’Afrique du Sud" se passe allègrement d’eau.  A Caen, ces bulbes, qui refleurissent tous les  ans,  ornent le pied des arbres de la route de la Délivrande depuis 6 ou 7 ans. Particularité, ses pétales sont comestibles !

Une recherche permanente pour trouver la perle rare

Autre fleur, le Gaura, vivace d'Amérique du Nord très florifère qui fleurit blanc a une très bonne capacité de résistance à la sécheresse ou encore le Perovskia, lavande vivace semi ligneuse d'Afghanistan au bleu éclatant qui a pour caractéristique d’attirer les abeilles. Au parc horticole, un carré de la belle lumineuse est en attente de plantation.  « L'arbrisseau fleurit de mai à septembre/octobre et se met au repos à l’automne » indique Thierry Toutain, responsable de la production florale et de la logistique.

L’objectif est de jouer avec les variétés pour avoir de la fleur toute l’année dans les massifs

Thierry Toutain

Travailler sur les sols pour permettre la rétention d’eau

Un peu plus loin, sur un carré expérimental, Thomas Lechipey dévoile une technique, semble-t-il ancestrale, pour alimenter les plantes en eau : des « oyas », pots en terre cuite enfoncés dans la terre recouverts d’un couvercle. Les plantes s’enracinent autour et pompent l’humidité permise par la porosité du récipient. "Pour l’instant, nous n’en sommes qu’au stade expérimental" confie le responsable du site, « nous verrons ce que cela donne ». " Nous travaillons aussi sur les sols auxquels nous apportons un amendement naturel  à partir de feuille broyées ramassés à l’automne. La matière organique ainsi créée dans la terre permet la rétention d’eau. Dans une autre mesure, le paillis de blé ou le broyage de branches évite l’évapo-transpiration". Autant de techniques pour préserver la ressource en eau.

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Créer des points de fraicheur par le végétal

Ici, serres et tunnels se succèdent. Dans l’un d’entre eux, un étal de plants de "Sedum" en culture destinés à fleurir les cimetières. « L’idée est de les mettre au pied des arbres et entre les tombes pour éviter le  désherbage »  indique Julien Renier, agent technique à la production florale. Les boutures  se cultivent sur une couche de terreau placée sur une toile de chanvre . « Nous roulons les plaques pour les transporter et les déposons sur place, l’enracinement se fait tout seul" poursuit-il. Dés lors, plus besoin d’entretien, cette espèce tapissante égayera les endroits de sommeil éternel … en « roi des jardins secs », comme on l’appelle aussi. 

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