E-sport : Fortnite et autres jeux vidéos au programme du lycée de Longroy (76)

Un internat e-sport vient d'ouvrir à Longroy, en Seine Maritime. Au programme : cours le matin et jeux vidéos l'après-midi.

Ici, on joue à Fortnite en classe

14h, les premiers élèves du nouveau collège-lycée entrent dans une salle pleine d’ordinateurs. Au programme de la séance : jeux vidéo avec un tournoi de Fortnite, jeu très apprécié des jeunes. Un coach relève les points, les réussites et les erreurs des joueurs. Cette scène étonnante se déroule depuis la rentrée 2019 tous les après-midi dans cet établissement unique en France, l' internat e-sport de Château Vaillant.

Le matin, de la 6e à la terminale, les jeunes suivent des cours de 45 minutes suivant les programmes de l'Éducation Nationale. Ici, la règle est d’être en petits groupes avec un contact direct entre élèves et professeurs permettant selon l’encadrement de l’établissement, d’avancer plus vite dans les études. Après le repas, c'est parti pour 2h de jeux vidéo sur ordinateurs ou en réalité virtuelle. Les enfants auront bientôt accès à un Fablab, un laboratoire expérimental : ils apprendront à (dé)construire des drones, des ordinateurs…
 

 

Les jeux vidéo permettent de développer des compétences

Pour Aldrick Allal, fondateur du groupe d’éducation Diderot et créateur de ce lycée, l’idée est de réconcilier 2 cultures : celle très numérique des enfants et celles des parents souvent réticents à laisser leurs bambins devant les écrans.

Pour l’équipe du château, "les jeux vidéo ne rendent pas bête, ils permettent de développer des compétences : développement de la logique, acquisition des langues, gestion du stress …".

Plusieurs études scientifiques démontrent en effet que les jeux vidéo développent l’acuité visuelle et spatiale des enfants même si leur utilisation à haute dose peut provoquer des problèmes de comportement. Les jeux les plus bénéfiques pour le développement du cerveau sont ceux pour lesquels il faut jouer en groupe ou en collaboration : une étude récente a révélé une atrophie de l’hippocampe (zone de la mémoire, de l’orientation) chez des utilisateurs de jeux individuels de tirs par exemple. 

Devenir joueur professionnel ?

Pour la vingtaine d’élèves présents, pouvoir jouer est la raison principale de leur inscription à Château Vaillant. Mais pour certains c’est aussi le moyen d’échapper à une scolarité cahoteuse comme pour Francelin : 

J’allais plus trop en cours, ici c’est un bon compromis, j’ai des jeux vidéo et ça me fait faire une scolarité correcte.


Doué en gaming, Francelin espère participer à de grandes compétitions. Mais pour ces camarades, devenir professionnel du jeu n’est pas l’objectif premier. Comme Eliott, 16 ans, ce qui leur plaît surtout ce sont "les cours à l’anglaise, il faut travailler le matin et l’après-midi c’est bénèf". Un "bénèf" supprimé si l’élève se comporte mal en cours.

Un internat haut de gamme

Après l'e-sport, deux fois par semaine, place au sport réel pour sortir de sa bulle si besoin et bouger. Matériel de musculation, de fitness, espace dojo... l'équipement est royal dans ce château remis à neuf après 1 an de travaux.
 

L’année scolaire coûte tout de même 26 000 euros : les élèves sont retenus après un entretien individuel sur leur projet et leur état d’esprit. Comme aux Etats Unis, des bourses au mérite grâce à investissement du jeune dans un projet social, environnemental ou sportif,  peuvent baisser -voire supprimer- les droits d’inscription. L’objectif à terme est d’accueillir plus de 250 élèves du monde entier.

GRAND FORMAT. Revoir notre reportage sur l'e-Sport en Normandie diffusé dans notre magazine Enquêtes de Région en janvier 2018 :â

 
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