A 34 ans, alors qu'il a découvert cette discipline il y a quatre ans seulement, le natif d'Yvetot est déjà triple champion du monde et d'Europe de paratriathlon et quatre fois champion de France.
C'est à la thermo training room de l'INSEP, en région parisienne, qu'Alexis Hanquinquant a débuté son entraînement en vue des Jeux paralympiques de Tokyo de 2020. Cette salle est capable de recréer des températures élevées, entre 37 et 42°C, proches de celles que le sportif devra affronter au Japon.
Le corps est alors mis à rude épreuve puisqu'après 35 minutes d'effort sur son vélo, le champion a perdu un kilo.
L'espoir le plus sérieux de médaille en paratriathlon
L'entraîneur de l'équipe de France de triathlon le dit lui-même
C'est notre athlète le plus performant et le plus régulier. Derrière lui, tout un tas d'athlètes commence à monter mais clairement, Alexis Hanquinquant est le leader charismatique.
Et pourtant, à 34 ans, Alexis Hanquinquant est presque un nouveau venu dans cette discipline. En 2010, le jeune homme est victime d'un accident du travail sur un chantier. Il perd sa jambe droite amputée en 2013. Pour autant, ce sportif émérite, pratiquant à haut niveau le full contact, se lance dans le paratriathlon. Discipline dans laquelle il ne tarde pas à briller. Il assume aujourd'hui pleinement son statut de favori.
On ne peut pas cumuler des titres comme ça et partir aux Jeux paralympiques sur la pointe des pieds. J'aime ce statut de favori qui m'excite beaucoup.
Qu'est-ce que le paratriathlon ?
Tout comme le triathlon, cette discipline consiste à enchaîner sans arrêt du chronomètre trois activités sportives : la natation, le cyclisme et la course à pied. En fonction de leur handicap, les athlètes concourent dans des catégories spécifiques. Elle est devenue discipline paralympique depuis les JO de Rio en 2016.
Seul regret du triple champion du monde et d'Europe, quatre fois champion de France, le peu d'intérêt suscité par son sport.
Je ne sais pas ce qu'il faut faire de plus. On a du mal à avoir des sollicitations des media. Moi, je m'entraîne dur pour prouver qu'on est dans du sport de haut niveau. C'est important que le paratriathlon soit considéré en tant que tel.
François Verly, Patrice Cornily et Alexis Molina-Mounier sont partis à sa rencontre en région parisienne quelques jours après la reprise de son entraînement en vue des JO. (montage : Pierre Léonard).