Le train est-il un gouffre pour les finances de la région Normandie ?

Les "sages" du CESER s'inquiètent de la forte augmentation des dépenses liées au ferroviaire prévue dans le budget 2019. Le poste Transports représentera 40 % des dépenses de la collectivité l'année prochaine. Question : "les recettes suivront-elles ?". 

  • Dérapage budgétaire en vue 

En 2019, le budget des Transports, en très grande partie absorbé par le train, va engloutir, "pas moins de 797 M€" note le CESER, ce qui représentera "40% des dépenses de la collectivité, contre 31 % l'an passé". Cette augmentation était attendue : elle s'explique "pour l'essentiel par l'achat des trains Omneo et la prise de compétence sur les transports interurbains et scolaires." Mais l'assemblée, dont le rôle consiste à "éclairer le choix des élus", estime que les recettes sont "peu lisibles". Inquiétant alors que les charges vont augmenter sensiblement.
 

À partir de 2020, la Normandie deviendra l'Autorité organisatrice de transport pour les trains Intercités. Autrement dit, elle reprendra la gestion des lignes Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg. Même quand les trains sont neufs, comme le seront les Omneo, il faut les entretenir. La maintenance a un coût. Il faudra aussi payer la SNCF qui fera rouler ces nouveaux trains...
 (Jean-Luc Léger, président du CESER Normandie, invité du JT 12/13 le 14 décembre 2018 sur France 3 Normandie)


La Région héritera d'un déficit d'exploitation annuel de 25 M€ "qu'il faudra bien financer". Et rien ne dit qu'il n'augmentera pas. Idéalement, il faudrait augmenter les recettes. "Les marges de manœuvre sont réduites, observe Jean-Luc Léger, le président du CESER. L'augmentation du prix du billet est une piste à la disposition du président de région. mais nous ne l'encourageons pas. La fiscalité est une autre piste, mais politiquement, ce n'est pas dans l'air du temps. Il reste à solliciter l'état qui est aussi budgétairement contraint..."


 
  • Les petites lignes vont-elle trinquer ?


La prise en charge des grandes lignes Intercité va-t-elle précipiter le déclin des TER ? Le CESER paraît intrigué par les objectifs de "gains de productivité" et de "rationalisation de l'offre" que poursuit la Région. Les sages craignent "des réductions de services en gares (notamment des fermetures de guichets, comme à Villedieu ou Avranches) ou des réductions de dessertes (par exemple entre Granville et Rennes). La question est donc posée de l’avenir des petites lignes, pour lesquelles SNCF Réseau n’investira plus et qui sont nombreuses dans notre région."
 
 
  • La SNCF incapable de faire fonctionner les portiques anti-fraude à Saint-Lazare

Si l'on en croit le président Hervé Morin, "11 à 13 % des passagers voyageraient sans billet". Pour tenter de juguler la fraude, la Région a donc financé l'installation de portiques à l'entrée des quais de la gare Saint-Lazare. Depuis leur mise en service il y a tout juste un an, ils n'ont quasiment jamais fonctionné. "Je me rends à Paris trois ou quatre fois par mois, et je crois ne les avoir vus en marche qu'une seule fois", relève Jean-Luc Léger.
 (Jean-Luc Léger, président du CESER Normandie, invité du JT 12/13 le 14 décembre 2018 sur France 3 Normandie)

"Les mises à quais des trains sont trop tardives. En quelques minutes, une foule se presse sur le quai. Les portiques ne sont plus en mesure de l'absorber", poursuit le président du CESER. L'association des usagers de la ligne Paris-Cherbourg a dès le mois de janvier attiré l'attention sur le risque d'accident que font courir ces portiques aux heures de pointe. La saturation de la gare Saint-Lazare fait que que ces portiques sont le plus souvent inopérant. Or, souligne le CESER, "la SNCF se doit d’être garante des recettes d’exploitation auprès de la Région, et donc du contrôle des voyageurs empruntant ses services."
 
 
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