Une vaste opération d'expulsions, avec plusieurs centaines de gendarmes mobiles déployés, a débuté lundi à l'aube à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) pour déloger les occupants illégaux de la ZAD.
Près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport du Grand Ouest, une vaste opération d'expulsions est en cours depuis ce lundi 3h à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). À 6h, les forces de l'ordre, 25 escadrons de gendarmes mobiles, soit 2 500 hommes environ, avançaient avec des huissiers.
Des affrontements ont éclaté entre zadistes et gendarmes mobiles, qui ont tiré des grenades lacrymogènes et assourdissantes en réponse à des jets de projectiles. Plusieurs épaves de voitures étaient complètement renversées sur les côtés, sur et au bord de la route. Des pneus encore fumants et des barricades jonchaient les abords de la zone. Les journalistes ont été tenus à l'écart une fois l'opération commencée.
L'opération a pour objectif d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation, en déclarant par exemple de nouveaux projets agricoles individuels, et à démanteler certains des 97 squats recensés par les autorités. La quasi totalité des 250 zadistes estimés sur place ne l'ont pas fait, préférant une gestion collective du territoire et la possibilité de mener des projets non agricoles.
Manifestations de soutien aux zadistes
"Ces expulsions sont illégales", a déclaré une occupante de la ZAD se faisant appeler "Camille" à l'AFP. "C'est inacceptable que l'état chasse les gens de chez eux. On appelle tous les gens à résister, à nous soutenir et à rejoindre les rassemblements locaux. On était dans un cadre de négociation apaisée avec la préfecture à la recherche de solutions collectives".".Face à ce qu'ils appellent un "ouragan gouvernemental", les occupants de la ZAD, prévenus qu'ils mèneraient une "résistance physique et déterminée". Des appels aux renforts ont été lancés ces derniers jours pour monter des barricades, organiser le ravitaillement en soins et en nourriture, une "force hybride" revendiquée par le mouvement d'occupation.
L'Acipa, principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport, a appelé l'État "à ne pas enclencher le processus des expulsions et de la violence" et à privilégier "le dialogue". Elle appelle également à des rassemblements à 18h à Nantes, à Rennes (place Sainte-Anne) et à converger dimanche sur la ZAD pour reconstruire les habitats détruits.
À Rennes, selon Ouest-France, plus de 250 agents de Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) sont arrivés ces derniers jours, en prévision de l'évacuation de la Zad et des manifestations annoncées. Rennes a, ces dernières années, connu l'agitation de manifestations en soutien aux zadistes.
Alors que l'expulsion des zadistes a commencé ce lundi 9 avril, des manifestations de soutien aux expulsables sont organisées en Bretagne. À Rennes, la ville a connu dans le passé de fortes mobilisation contre le projet d'aéroport.
/ Intervenants : Rennes (35), 10 septembre 2013 - Jean Guitton, paysan condamné à être explusé - Rennes (35), 16 janvier 2016 - Alain Grohan, agriculteur retraité 44 - Rennes (35), 6 février 2016 - Jean-Sébastien Piel, membre association paysanne "Copains 35" - Rennes (35), 18 janvier 2018
De nombreux autres rassemblements sont prévus à 18h en Bretagne, selon des sites pro-zadistes, comme à Brest, Quimper, Lannion, Lorient, Auray, Fougères, Guingamp, Pontivy, Vannes, ...
A Saint-Brieuc, le CAV 22, Collectif de Vigilance Antifasciste 22, appelle à un rassemblement à 18h devant la préfecture des Côtes d'Armor.