Prix du jury officiel, prix du jury étudiant, prix du public dans la catégorie fiction, la réalisatrice allemande a trusté les récompenses pour son film Annah Arendt.
Annah Arendt, ce film sorti en France en 2013 s’attache à une période particulière de la vie de la philosophe et théoricienne politique allemande et juive, la couverture pour le New Yorker du procès d’Adolf Eichmann, criminel de guerre nazi condamné à mort à Jérusalem dans les années 60.Le jury officiel présidé par l’actrice et réalisatrice Maria de Medeiros prime ce film « pour la réussite d’un pari ambitieux : porter à l’écran l’éclosion de la pensée. Le film, avec intelligence, subtilité et élégance, interroge la place du penseur dans l’histoire. Cette idée est présente dès le premier plan du film : la lumière de deux phares rompt une nuit profonde, métaphore du regard de la philosophe ».
Pour le jury étudiant présidé par le réalisateur Frédéric Chignac : « Accessible sans aucune concession démagogique, le film de Margarethe Von Trotta est une œuvre humaniste. (…) Un film d’un intérêt historique majeur ».
Margarethe Von Trotta d’abord actrice, a joué notamment dans 4 films de Fassbinder, elle coréalise en 1975 avec son mari, Volker Schlöndorff le fameux l’honneur perdu de Katarina Blum tiré d’un roman éponyme d’Heinrich Böll. Mme Von Trotta âgée aujourd’hui de 70 ans n’a pas pu venir recevoir le prix : quelques bonnes bouteilles de Pessac Léognan.
Prix du jury, catégorie documentaire : Côngh Binh
Lam Lê, le réalisateur de Công Binh, la longue nuit indochinoise primé par le jury officiel dans la catégorie documentaire était bien là pour recevoir sa récompense. Lam Lê, né au Vietnam en 1950, vit en France depuis 1970.
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, 20 000 Vietnamiens étaient recrutés de force dans l’Indochine française pour venir dans les usines d’armement françaises. Pris à tort pour des soldats, bloqués en France après la défaite, ces ouvriers appelés Công Binh menaient une vie de parias sous l’Occupation. Considérés injustement comme des traîtres au Viet Nam, ils étaient pourtant tous derrière Ho Chi Minh pour l’Indépendance du pays en 1945.
Une vingtaine de survivants racontent aujourd’hui leur histoire. Le Jury présidé par le réalisateur chilien Patricio Guzman « a été particulièrement sensible : aux qualités cinématographiques : lumière, décors, musiques de ce film à l’originalité du sujet : 20 000 indochinois recrutés de force pour venir travailler en France pendant l’occupation et traités comme des parias, à la force du récit, à la qualité des portraits des survivants qui témoignent dans le film à l’impressionnante dignité de ces grands témoins »
Prix des lycéens et prix du public, catégorie documentaire : Président Dia
Toujours en matière de documentaire le prix des lycéens comme celui du public a été attribué à William Ousmane pour Président Dia. Adios Muchachos-Nicaragua : une révolution confisquée de Clara Ott et Gilles Bataillon a été retenu par les jeunes journalistes de l’IJBA.
Le 23iéme festival international du film d’histoire était consacré cette année aux années 70, sous titre Le grand tournant. En 2013, Pessac s’intéressera "l'Inde et la Chine , les géants de l'Asie".