L'entraîneur de Bordeaux, en fin de contrat en juin, se prononcera sur son avenir pendant les fêtes. Au club, on est prêt à toute éventualité.
La fumée blanche n'est pas encore sortie du Château du Haillan. Aux Girondins, le nom de l'entraîneur de la saison prochaine reste inconnu. Mais le suspense ne va plus durer très longtemps. Depuis début novembre, Francis Gillot a entre ses mains une prolongation de deux ans pour lui et ses deux adjoints René Lobello et Alain Bénédet, arrivés dans ses bagages en juin 2011. Il doit donner une réponse au plus tard début janvier. Le président du club Jean-Louis Triaud l'a confirmé lundi sur Gold FM, la radio officielle du club : " je ne lui en parle même pas. Il a annoncé qu'il se prononcera après Noël. Je n'ai pas d'opinion. J'imagine qu'il se décidera en fonction de plusieurs paramètres. Moi je lui ai vendu sa réussite à Bordeaux et la paix qu'il a pour exercer sa profession libre et détendu"
Des garanties pour recruter
Francis Gillot est un entraîneur ambitieux. Il a fait d'un effectif exsangue et en pleine tourmente après l'épisode raté de Jean Tigana, un qualifié en Ligue Europa un an plus tard. Mais il veut aller encore plus haut. Bordeaux, qui sera encore en déficit d'environ dix millions d'euros au 30 juin, peut-il lui offrir ce qu'il demande, à savoir un recrutement ambitieux? Rien n'est moins sûr et c'est tout l'enjeu de sa réflexion. Pour combler les pertes, l'actionnaire majoritaire pourrait exiger la vente de certains joueurs comme Benoit Trémoulinas et Lamine Sané. Quant à Yoan Gouffran, qui refuse de prolonger pour goûter au championnat anglais, il faudra probablement le remplacer. " C'est un paramètre important. Mais Francis apprécie aussi la vie à Bordeaux et ses conditions de travail " assure un proche de l'entraîneur. " Bordeaux doit le garder car il a fait du bon boulot " estime de son côté Christophe Dugarry, grand ancien de la maison et fin connaisseur du club.Kombouaré et Girard
Mais Gillot, originaire du nord, suscite l'intérêt de Lille. Le champion de France 2011 le verrait bien succéder à Rudi Garcia l'été prochain. A Bordeaux, chez les dirigeants ou pour les joueurs, l'incertitude qui plane sur le sort de l'entraîneur ne déchaîne pas vraiment les passions. On est très loin du psychodrame de la fin de l'ère Laurent Blanc au printemps 2010. En interne, tout le monde n'est pas ébloui par l'homme et l'entraîneur. Son turn over perpétuel pour gérer l'enchaînement des compétitions rend certains perplexes même si Gillot a globalement atteint ses objectifs. Et son côté bougon n'amuse pas toujours, comme son attention jugée parfois excessive pour ce qu'il se dit et s'écrit sur lui ou son équipe dans les médias, y compris ceux du club.Cependant qu'il prolonge de deux ans ou qu'il parte en fin de saison, Bordeaux ne sera pris au dépourvu. L'actionnaire majoritaire a déjà fait fuiter dans la presse le nom d'Antoine Kombouaré. L'ancien entraîneur du PSG, aujourd'hui à Al-Hilal (Arabie Saoudite) plaît énormément au président de M6 Nicolas de Tavernost. Autre piste, celle de René Girard, ancienne gloire des Girondins (1980-88) en fin de contrat en juin à Montpellier. Les dirigeants Bordelais avaient déjà tenté de le convaincre quand ils cherchaient un successeur à Tigana au printemps 2011. Si la question se reposait, il ne refuserait peut-être pas deux fois. Mais pour le moment, Gillot n'est pas encore parti.