Le survivant d'Oradour avait été condamné par la Cour d'appel de Colmar pour avoir mis en doute le caractère forcé de l'enrôlement d'Alsaciens dans les troupes SS qui avaient perpétré le massacre du 10 juin 1944.
Aujourd'hui Robert Hébras a 87 ans. Il a réfléchi de longues semaines avant de prendre sa décision.
Après sa condamnation le 14 septembre dernier à un euro symbolique et 10 000 euros de frais de justice pour avoir "outrepassé les limites de la liberté d’expression en mettant en doute le caractère forcé et non volontaire de l’incorporation de force de jeunes Alsaciens dans les unités allemandes de Waffen SS», une association regroupant aujourd'hui 600 personnes avait vu le jour sous le nom de "justice pour Robert Hébras".
C'est à l'occasion de la première assemblée générale de cette association, cet après-midi à Oradour sur Glane, à quelques mètres des ruines du Village Martyr, que Robert Hébras a annoncé sa décision de se pourvoir en cassation.
La Cour d'Appel de Colmar avait estimé que Robert Hébras ne pouvait pas se prévaloir de la qualité de témoin, car à l'époque du massacre «il n’avait pas distingué les Allemands nazis des Alsaciens portant tous le même uniforme» et qu’il était «encore moins témoin de l’incorporation de force des Alsaciens dans les unités allemandes». La Cour d’appel avait estimé que "l'incorporation de force" était une «vérité historiquement et judiciairement établie».
Le 10 juin 1944, les troupes SS de la division Das Reich avait fait 642 victimes dont 247 enfants dans le village d'Oradour sur Glane.
Vidéo : l'intégralité de l'intervention de Robert Hébras, cet après-midi, à Oradour :
. Reportage : Franck Petit, Karl Constable
. intervenants : Marc Wilmart, membre de l'association "justice pour Robert Hébras"; Robert Hébras