Paris, sous le choc après le décès accidentel d'un membre de son staff, peut aussi bien reprendre la tête de la L1 en cas de victoire à Bordeaux, dimanche, en clôture de la 21e journée, que caler si la force mentale vient à lui manquer, après ce rude coup du sort.
Le stade Chaban-Delmas, à guichets fermés pour la première fois de la saison, se faisait une joie d'accueillir les superstars parisiennes. Ce devait être la fête, avec ambiance "Ligue des Champions" garantie. D'autant que les Girondins (4e) sont repartis sur de bonnes bases en 2013, et s'annoncent fin prêts pour ce grand défi.
Une fête endeuillée
Mais vendredi soir, l'ambiance s'assombrit. On apprend le très grave accident subi par Nicholas Broad. Le +performance manager+ anglais du PSG a été violemment percuté par un autre véhicule sur l'A13. Meurtri, le club de la capitale a officialisé samedi son décès, et bouleversé son planning. Il a demandé le report du match à la commission d'organisation des compétitions de la Ligue Professionnelle de football. Mais après avoir consulté le diffuseur du match, cette dernière a maintenu la rencontre.
Un PSG affaibli
Quels visages auront donc dimanche les hommes de Carlo Ancelotti ? Vu le degré d'attachement qu'avait le groupe envers son nutritionniste, arrivé dans les valises du technicien italien en janvier 2012, il y aura assurément de l'émotion. Mais personne ne sait comment l'équipe réagira face à ce drame, comment elle aura géré mentalement ces dernières 48 heures.
En pareilles circonstances, on se resserre généralement. On fait bloc. On reste solidaire. On fonctionne davantage encore à l'affect, et souvent la motivation est décuplée au moment d'entrer dans l'arêne.
Et les Parisiens auront besoin de cette flamme supplémentaire. L'équipe se présentera à Bordeaux privée de deux éléments essentiels, le défenseur et capitaine Thiago Silva, blessé, et son principal relayeur Thiago Motta, suspendu. Comble de malchance, Alex, aussi, a déclaré forfait et la charnière Sakho-Camara, qui n'a encore jamais joué ensemble en L1 cette saison, devrait entamer la rencontre.
Zlatan comme Pauleta
En guise d'hommage, les joueurs d'Ancelotti ont la possibilité de reprendre la première place à Lyon, freiné par Evian TG (0-0) vendredi soir à Gerland. Il faudra gagner à Bordeaux où le club de la capitale ne s'est plus imposé depuis 2005.
A l'époque (2-0), Pauleta avait joué le rôle de bourreau des Bordelais de Ricardo. Nul doute que Zlatan Ibrahimovic, qui reste sur une sortie moyenne face à Ajaccio, aura lui aussi à coeur d'imiter le Portugais. Il aura face à lui la deuxième meilleure défense de L1. A l'aller, les Girondins avaient bien résisté (0-0) et ils restent la seule équipe encore invaincue à domicile cette saison.
Un test pour Bordeaux
Poussifs en décembre, les Girondins sont privés de Maurice-Belay et s'interrogent sur la forme de Gouffran ou du revenant Obraniak. Mais ils ont bien redémarré l'année avec deux victoires à l'extérieur, à Châteauroux (3-2) en Coupe de France, puis à Rennes (2-0) en L1, sans être flamboyant pour autant.
Du coup, leur marge de manoeuvre est importante et la venue de Paris est un test grandeur nature pour mesurer leur potentiel de principal outsider du trio Paris-Lyon-Marseille.