Pour la première fois de sa carrière, le jeune palois s'est qualifié pour les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem. Il jouera face au numéro 3 mondial Andy Murray. Il va faire son entrée dans le Top 25 du tennis mondial.
Jérémy Chardy a battu l'italien Andreas Seppi 5-7, 6-3, 6-2, 6-2 lors des huitièmes de finale du tournoi de Melbourne.
Malgré un début de match difficile, très nerveux, souffrant d'une douleur à son genou gauche, Chardy a réussi à prendre le dessus.
"Je me suis dit : oublie tout, lâche-toi, joue ta chance à fond et frappe fort dans la balle. Et j'ai réussi à faire basculer le match."
A 25 ans le palois est à son meilleur niveau et rentrera au moins dans le Top 25 après ce tournoi.
Il se retrouvera face au numéro 3 mondial, Andy Murray en quarts de finale.
Chardy revient de loin
Retour 16 mois en arrière. Avril 2011. Jérémy Chardy convoque une conférence de presse à Monte-Carlo. Il rend publique un lourd litige qui l'oppose à son entraîneur de toujours, Frédéric Fontang. Ce dernier lui a envoyé un huissier sur le court. Il l'assigne pour rupture de contrat. Le palois a alors 23 ans et enchaîne les défaites. Il est condamné à payer 180 000 euros de dédommagements en avril 2012.
Ancien champion junior, vainqueur à Wimbledon en 2005, il atteint trois ans plus tard les 8èmes à Rolland-Garros, devient 145ème mondial, avant de sombrer avec ce conflit avec son entraineur, un "deuxième père" confiait-il pourtant. C'est "la pire période de ma vie".
La renaissance commence avec la rencontre de Patrick Mouratoglou au printemps 2011 qui l'intègre dans son académie et le confie à un coach. Au programme, reconstruction physique et entrainement intensif qui lui permet de consolider son service et son coup droit fulgurant.
"L'Académie (Mouratoglou) m'a beaucoup aidé. Les gens là-bas me poussaient à l'entraînement chaque jour même si je n'avais pas de résultats. Aujourd'hui je suis récompensé" dit-il, heureux, après sa qualification en quarts de finale du tournoi de Malbourne.
Entouré, placé dans un cadre bienveillant, Chardy, l'enfant de Boeil-Bezing en Béarn reprend doucement confiance en lui au sein de sa "nouvelle famille" dans laquelle trône l'Américaine Serena Williams, également entraînée par Patrick Mouratoglou.
"C'est une grande championne. Je sais qu'elle a regardé tout mon match à la télé aujourd'hui. Elle me félicite à chaque fois. Je suis ses matches aussi. C'est marrant, elle est sympa, je ne la vois plus trop comme la N.1 mondiale", raconte Jérémy Chardy.
Il a appris à mieux connaître Serena, numéro 3 mondial en réalité, lors du traditionnel stage hivernal de l'Académie à l'Ile Maurice.
En route pour la Coupe Davis ?
Capable de gros coups d'éclat, persuadé "de pouvoir battre tout le monde quand je suis en confiance", Chardy attendait cette stabilité pour s'épanouir, ce qui n'a certainement pas échappé au nouveau capitaine de la Coupe Davis, Arnaud Clément. Il révéler sa sélection des joueurs français mardi.Promis à entrer dans le Top 25 lundi prochain, Chardy refuse de se fixer des objectifs en termes de classement. "Ce ne sont que des chiffres", dit-il humblement.
Mais il s'apprête bien à sortir de l'ombre dans lequel ses résultats, mais aussi son histoire l'ont maintenu jusqu'alors. "Je vis ça très bien, je fais mon truc
de mon côté, je joue au tennis pour moi et mes proches. Mais si je continue à jouer comme ça, les gens vont apprendre à me connaître."