Messe à Paris pour Yann Desjeux, l'otage français tué en Algérie, avant des obsèques à Bayonne demain

Béret rouge, fleurs blanches et "Prière du para": Yann Desjeux, 52 ans, tué lors de l'assaut lancé par l'armée algérienne pour libérer les otages sur le site gazier de In Amenas au Sahara, a reçu un hommage émouvant mercredi à Paris de ses proches et de ses compagnons d'armes.

L'église Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy (XVIe), paroisse de la famille de Yann Desjeux, était pleine lors de la messe célébrée par le père Philippe Vanneste, ancien aumônier du 6ème régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) où s'était engagé Yann Desjeux à l'âge de 18 ans.

Seul otage français tué à In Amenas, il était responsable de la logistique et de la protection de la base de vie du site gazier. Auparavant, il avait servi au 1er RPIMa, unité d'élite des forces spéciales. Sur son cercueil étaient posés un béret rouge, un coussin avec ses décorations et une gerbe de fleurs blanches. Non loin, une autre gerbe de fleurs portait les couleurs du drapeau algérien et la mention "ambassade d'Algérie en France".

Devant son fils et sa compagne, le père Vanneste a repris dans son homélie la devise du 1er RPIMa ("Qui ose gagne") en assurant que Yann Desjeux "avait fait le choix de rester auprès de 200 personnes qu'il connaissait à peine pour leur faire le don de sa vie". "Beaucoup d'otages doivent la vie à celui qui s'est fait tuer par un fanatique religieux", a dit le "padre" (surnom des aumôniers).

La Prière du para

Auparavant le général Hervé Charpentier, gouverneur militaire de Paris et ancien du 1er RPIMa, avait lu la "Prière du para": "Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste. Donnez-moi ce qu'on ne vous demande jamais. Je ne vous demande pas le repos, ni la tranquillité, ni celle de l'âme, ni celle du corps. Je ne vous demande pas la richesse ni le succès, ni même la santé". Cette prière avait été retrouvée dans un carnet appartenant à André Zirnhel, Compagnon de la Libération, tué à 29 ans en Libye en juillet 1942, lors d'un raid avec une unité franco-britannique de SAS, creuset des forces spéciales. La devise des SAS "Who dares wins" a ensuite été reprise par le 1er RPIMa.

Un membre de l'association "Qui ose gagne" a qualifié Yann Desjeux de "grand soldat, prototype de l'homme des forces spéciales qui s'est comporté en Algérie en véritable héros". Le mot "héros" a été repris ensuite par plusieurs membres de sa famille qui ont livré des témoignages personnels et émouvants. Les obsèques de Yann Desjeux seront célébrées jeudi à 10h00 en l'église Saint-André de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), où est installé le 1er RPIMa.
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