Le procureur de la République de Poitiers a annoncé que l'homme qui s'était évadé du palais de justice de Poitiers lundi matin avait été interpellé ce mercredi à 16h20 dans le quartier de Beaulieu après deux jours et demi de cavale.
Abdelkadder Azza a été arrêté dans le calme dans un appartement du quartier de Beaulieu à Poitiers, celui où il résidait. Il était hébergé par un homme d'une quarantaine d'années qui a lui aussi été interpellé et mis en garde à vue pour recel de malfaiteur. Ce dernier risque trois ans de prison.
Abdelkadder Azza, âgé de 34 ans est mis en garde à vue pour évasion et avant de s'enfuir lundi matin, il devait comparaître devant le juge d'instruction pour faits de violences sur sa compagne et une amie. Il risque "une mise en examen pour tentative de meurtre" sur cette dernière, avait alors précisé le procureur de la République de Poitiers, Nicolas Jacquet.
Le fugitif n'était plus menotté au moment de son arrestation
Au cours de la conférence de presse, Jean-François Papineau, Directeur départemental de la sécurité publique de la Vienne a indiqué qu'après avoir acquis la certitude que le fugitif avait quitté le périmètre du palais de justice, les enquêteurs "ont orienté leur recherche sur son environnement et les personnes capables de lui apporter un soutien logistique et en particulier de lui défaire les menottes". Les policiers ont concentré leurs recherches sur les connaissances à Poitiers et dans la périphérie d'Abdelkadder Azza.Jean-François Papineau a précisé qu'au moment de l'arrestation, le fugitif ne portait plus de menottes.
Le procureur de la République de Poitiers confirme que l'enquête s'est assez vite orientée sur les complicités dont pouvait bénéficier Abdelkadder Azza dans sa fuite. Quand les recherches sur les toits et les immeubles ont montré qu'il avait pu s'enfuir du périmètre de sécurité en centre-ville, il a semblé quasi certain qu'un homme blessé et menotté n'avait d'autres ressources que de trouver des personnes pour l'héberger.
"Une faille dans le dispositif de sécurité au palais de justice" selon la police
Les questions sur les circonstances de l'évasion de lundi matin ont alimenté toutes les conversations à Poitiers depuis 48 heures.Dès lundi soir, Nicolas Jacquet, le procureur de la République avait indiqué que l'homme s'était enfui alors qu'il était blessé à une jambe et menotté en se glissant entre deux plaques de plexiglas recouvrant la fenêtre du local où il était enfermé, seul, avant d'être entendu par un juge. Ces plaques ont été posées afin d'empêcher les défenestrations.
Il semble qu'ensuite Abdelkadder Azza a escaladé les toits donnant à l'arrière du bâtiment puis réussir à prendre la fuite.
Du côté des enquêteurs, on reconnaît qu'il y a eu "une faille dans le dispositif de sécurité au palais de justice" selon les propres termes de Jean-François Papineau, directeur de la sécurité publique.
Le procureur de la république précise qu'une réflexion sur la sécurité au palais de justice va être conduite. "Une étude de sûreté va être menée" et il faudra" en tirer toutes les conséquences" ajoute-t'il.
Pour l'instant, les circonstances exactes de cette cavale de 56 heures ne sont pas encore connues. Abdelkadder est actuellement interrogé par les enquêteurs.
Le récit de l'arrestation avec Jérôme Vilain et Stéphane Bourin: