En-dehors de Delphine Batho (ministre de l'Ecologie et de l'Energie) et de Véronique Massonneau (députée écologiste de la Vienne), qui ont produit depuis plusieurs jours leurs déclarations de patrimoine, les autres personnalités politiques du Poitou-Charentes restent sur leur réserve.
Le jour J de la déclaration de patrimoine des membres du gouvernement
D'après un récent sondage Ifop publié hier par "Le Journal du Dimanche" BVA , six Français sur 10 se disent favorables à la publication du patrimoine des hommes politiques. Dans le même temps, ils sont presque autant (57 %) à se dire sceptiques quant à l'efficacité d'une telle mesure (sondage BVA).Les patrimoines des 37 ministres du gouvernement seront en ligne cet après-midi sur le site du gouvernement et marqueront la première étape de la moralisation de la vie publique voulue par François Hollande. L'exécutif espère ainsi tourner la page Cahuzac.
La France va ainsi se rapprocher des pratiques suédoises et norvégiennes et même devancer l'Allemagne, où les membres du gouvernement ne sont pas contraints à ce type de déclaration.
Après cette première publication, d'autres actes de moralisation de la vie politique devraient suivre, avec un projet de loi qui obligera l'ensemble des élus à procéder à leur tour à une déclaration de patrimoine.
En Poitou-Charentes, dans la majorité, peu d'adeptes de cette nouvelle forme de transparence.
Contactés aujourd'hui par nos soins, Ségolène Royal (Présidente de Région), Catherine Coutelle (députée de la Vienne) et Alain Claeys (député-maire de Poitiers) ne veulent pas s'exprimer sur ce sujet. Alain Claeys précise que ça ne l'empêchera pas de voter la future loi et de la respecter si elle fixe de nouvelles règles.Pour sa part, le député socialiste de la Vienne, Jean-Michel Clément, fait part d'un avis plus nuancé en écrivant sur son blog : "En ce qui me concerne, je considère que seul ce qui est d’intérêt public doit être rendu public. L’important est le contrôle de l’évolution des patrimoines et non leur publicité."
En Charente-Maritime, Olivier Falorni (député RRDP) a communiqué ce matin des éléments de son patrimoine à l'occasion d'une conférence de presse où il est revenu sur le détail de l'enveloppe de 130 000 euros distribuée chaque année à chaque député. Il apparaît qu'Olivier Falorni fait profiter de cet argent 10 associations (parmi lesquelles la SNSM -Société Nationale de Sauvetage en Mer-, la Banque alimentaire de la Charente-Maritime, Les Resto du Coeur ou encore la Protection civile) et 6 communes de sa circonscription (Ars-en-Ré, Loix-en-Ré, Rivedoux, Esnandes, Marsilly et Puilboreau).
Olivier Falorni était l'invité de Sandrine Leclère dans l'édition de la mi-journée de France 3 Poitou-Charentes. Voici un extrait de son intervention:
L'opposition en Poitou Charentes vent debout contre les déclarations de patrimoine
Alain Fouché, sénateur UMP de la Vienne se demande pourquoi cette obligation ne s'étendrait pas à tous les personnages publics dont le métier les amène à gérer de l'argent public.Dominique Bussereau, député (UMP) de Charente-Maritime, raille sur son compte Twitter ce qu'il appelle :"le grand effeuillage du Crazy Horse gouvernemental."
Quant à Jean-Pierre Raffarin, sénateur (UMP) de la Vienne, répondant à une question de nos confrères de Canal + dimanche, il a estimé que :"François Hollande aurait dû être informé de la situation fiscale de Jérôme Cahuzac, et que l'enjeu aujourd'hui est de savoir quel service a été "défaillant", non de se lancer dans une opération mains propres".