A Naintré, dans la Vienne, l'église du village a été victime de vols et de dégradations d'objets de culte dans la nuit du 5 au 6 mai dernier. Pour le prêtre de la paroisse, les auteurs des faits seraient des adeptes du satanisme. Une enquête de gendarmerie est en cours.
La paroisse de Naintré est en émoi. Dans la nuit du 5 au 6 mai dernier, des malfaiteurs se sont en effet introduits dans l'église du village et ont perpétré des dégradations sur des objets de culte. Deux tabernacles ont ainsi été forcés; la croix d'un ciboire a été brisée. Les rayons d'un ostensoir ont aussi été brisés, les intrus les ont emportés.
Pour le curé de la paroisse, Thierry Delumeau, tout indique qu'il s'agit de l'oeuvre de personnes versées dans le satanisme. Le prêtre a porté plainte.
Une enquête est en cours; elle a été confiée à la gendarmerie qui a effectué des prélèvements ADN ainsi qu'un relevé d'empreintes afin d'identifier les auteurs des faits.
Selon un rapport d'un groupe d'étude de l'Assemblée Nationale (lire encadré ci-dessous), rendu en 2011, de tels actes sont le plus souvent commis par des mineurs ou de jeunes adultes, et les profanations motivées par une doctrine ou l’adhésion à une croyance telles que le satanisme ou celle d’une secte demeurent extrêmement rares. Elles relèveraient "moins du manifeste idéologique que du désoeuvrement et de la marginalité".
Voyez le reportage de Jean-Marc Chauvet et Romek Gasiorowski
Un phénomène en hausse depuis 2008
Les derniers chiffres connus datent de 2011 et ils avaient été publiés par le groupe d’études sur la politique de prévention et de lutte contre les profanations des lieux de culte et des cimetières, présidé par le député Claude Bodin (UMP, Val-d’Oise).Au mois d'octobre de cette année-là, 509 profanations de lieux de culte et de cimetières avaient été enregistrées.
Ce chiffre était passé de 304 en 2008 à 621 en 2010. Les faits concernaient majoritairement des lieux chrétiens.
Selon les parlementaires de ce groupe d'étude, cette augmentation tenait à la fois à une sensibilisation des cultes concernés, plus enclins à porter plainte, et à une hausse réelle des faits. En outre, toujours selon cette même source, les actes relevaient davantage de destruction, de vandalisme et de vol d'objets ou de mobiliers (notamment dans les églises) que de profanation au sens strict.