Malgré des réunions et des tentatives de conciliation, le dossier n'est toujours pas débloqué. Les généralistes refusent de répondre aux convocations des policiers qui font appel à leur service pour examiner les gardés à vue.
Désorganisation de leur cabinet, de leur agenda, de leurs rendez-vous avec leurs patients "traditionnels", les médecins d'Angoulême craquent et demandent l'arbitrage des pouvoirs publics pour régler un dossier qui bouillonne depuis plusieurs mois.En cause, les demandes continuelles des policiers du commissariat d'Angoulême qui les sollicitent régulièrement pour examiner les personnes placées en garde à vue. Les médecins ont arrêté depuis un mois de délivrer ces certificats qui sont pourtant une obligation légale résultant de l'application du code de procédure pénale.
Hier soir une nouvelle réunion n'a pas permis de satisfaire les demandes des médecins regroupés dans le CMOGA (Cercle des médecins omnipraticiens du Grand-Angoulême). Les généralistes ont obtenu une pièce spécialement affectée à leurs visites mais refusent encore de céder aux injonctions policières.
La préfète, Danièle Polvet-Montmasson, cite le chiffre de plus de 300 examens par an et rappelle que c'est une obligation légale. Pas suffisant pour faire plier les généralistes qui demandent la création d'une UMJ (Unité Médico Judiciaire) qui ne pourrait voir le jour qu'à la suite d'une décision nationale. Autant dire jamais.
Dans l'attente, c'est tout un pan de la procédure judiciaire qui est touché puisqu'une garde à vue sans examen médical peut être annulée pour vice de procédure. Ce serait un très beau cadeau offert aux défenseurs des prévenus.