Alors que les 285 salariés d'Heuliez ont effectué ce jeudi leur dernier jour de travail, la justice a autorisé la création d'une société d'économie mixte par la région. Cette décision ouvre la possibilité d'une reprise par un investisseur. Une quinzaine d'emplois serait conservée.
Heuliez aura décidément marqué l'actualité de ce jeudi 31 octobre.En ce jour de fermeture de l'équipementier automobile de Cerizay (79), placé en liquidation judiciaire, le tribunal de commerce de Niort a autorisé la reprise par une société d'économie mixte (SEM) des actifs de la société Heuliez SAS. La région Poitou-Charentes en est actionnaire majoritaire. Cette décision permet d'entrevoir une possible reprise par un investisseur.
Dans ses attendus, le tribunal a souligné que la SEM, baptisée Fabrique régionale du bocage, "motive cette acquisition dans le seul et unique but de procéder à la mise en sécurité des actifs et d'en assurer le maintien en état de fonctionnement afin d'en éviter la dispersion et de préserver une capacité de production future".
Ainsi, la SEM s'est portée acquéreur pour 5.000 euros de la totalité du parc machines, des installations techniques ainsi que de l'ensemble des biens tels que noms, marque, enseigne commerciale, brevets et licence d'exploitation.
"Ce n'est qu'une première étape. Grâce à cette décision, les salariés vont pouvoir ne pas vivre ce moment douloureux qu'est la dispersion de leur outil de travail", a indiqué à l'AFP la présidente PS de Poitou-Charentes, Ségolène Royal.
"Il y a surtout un nouvel espoir" et "on va tout faire qu'il y ait un renouveau industriel", a-t-elle ajouté.estimant que "les choses sont en bonne voie avec Cosmos XXI", un repreneur espagnol ayant fait part de son intérêt mais qui a conditionné son offre de reprise à l'ouverture du carnet de commandes. "On s'est fixé jusqu'à la fin du mois de janvier en espérant de bonnes choses", a-t-elle dit.
Dans ce dossier, le nom de Volkswagen a été avancé comme possible commanditaire de pièces automobiles. "On l'espère. On franchit les étapes les unes après les autres", a simplement indiqué Mme Royal.
Le premier conseil d'administration de la SEM va se réunir jeudi après-midi afin de déterminer "les décisions les plus judicieuses possibles pour entretenir l'outil de travail", un entretien d'un coût annuel estimé à 3 millions d'euros. "Celui qui va racheter remboursera la région de tous les frais engagés pour l'entretien des machines", avec environ 15 salariés, a souligné la présidente de région.
La SEM Fabrique régionale du bocage est dotée d'un capital de 900.000 euros et détenue à 72,22% par la région Poitou-Charentes, les autres
porteurs étant des opérateurs privés, personnes morales ou physiques.