Le contrôleur général des lieux de privation de liberté dénonce des manquements dans le fonctionnement de certains centres éducatifs fermés dont celui d'Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques et suggère son déplacement, dans des recommandations publiées mercredi au Journal officiel.
Ces recommandations ont été transmises aux ministres de l'Education nationale, de la Justice, des Affaires sociales et de la Santé, conformément à la procédure d'urgence créée par la loi du 30 octobre 2007.
Concernant le centre Txingudi d'Hendaye, le contrôleur pointe la localisation du centre, sur un ancien terrain de la Marine nationale. Son accès à pied est très difficile et nécessite la traversée de voies ferrées, sans accès protégé, ainsi que de la voie du tramway Hendaye-Irun.
Le contrôleur évoque le prochain déplacement temporaire du centre dans la commune proche de Bidart, afin que soient réalisés des travaux destinés à accroître la capacité d'accueil, ce qui va " contribuer à l'accroissement des risques encourus ".
" Le choix d'implantation, fait en 2003, en dit long sur le sérieux avec lequel les dimensions de sécurité et d'éducation ont été alors envisagées "
estime Jean-Marie Delarue, qui recommande " instamment " le déplacement définitif du centre d'Hendaye " vers un autre lieu compatible avec la sécurité et la santé des enfants accueillis ".
Plus généralement, le contrôleur recommande "une analyse plurifactorielle et écrite préalable au choix des sites où doivent être ouverts des centres éducatifs fermés ". Il rappelle " l'obligation pour tous les centres éducatifs fermés de définir un projet éducatif identifiable, connu de tous, contrôlable et contrôlé par les services territoriaux compétents et actualisable ".
Le reportage d'Emmanuel Cler et Rémi Poissonnier avec l'interviews de Jean-Marie Delarue contrôleur général des lieux de privation de liberté, et Claire Cellan, représentante CFDT Santé - Social
Parmi les trois ministres saisis, seule la garde des Sceaux, Christiane Taubira, a répondu, reprenant point par point les griefs et faisant état d'améliorations.
En décembre 2010, le CGLPL avait déjà dénoncé le manque de formation des éducateurs et le recours abusif aux moyens de contrainte physique, après la visite de quatre centres éducatifs fermés.
Ces centres, créés en 2002, sont de petites structures réservées à des mineurs délinquants multirécidivistes.