Rassemblement des maires de France

Depuis lundi, les maires de France et Présidents de communautés sont réunis pour leur 96ème congrès, à Paris jusqu'à jeudi. Le Premier ministre est attendu ce mardi devant l'assemblée des édiles. Quel est est le quotidien de ses petites communes ? Exemple à Canéjan, en Gironde.

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Le Congrès a débuté lundi avec la journée consacrée à l’Outre-mer durant laquelle on a débattu de questions financières, d’emploi et de transition énergétique. Bien qu'exempte de tout dérapage mais ponctuée de références à "la désespèrance" d'une partie de la population, la journée du congrès réservée aux élus d'outre-mer, lundi à l'Hôtel de Ville de Paris, a révélé que le moral était plutôt bas chez les élus, à quatre mois des élections municipales.

Jean-Marc Ayrault face aux récriminations des maires

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault devrait passer un "oral" délicat devant les maires. Entre restriction de crédits, hausse des charges et méfiance face à la réforme de la décentralisation, les premiers magistrats des 36.769 communes de France "sont inquiets", selon le président de l'Association des maires de France (AMF) Jacques Pélissard, qui attend plus de 11.000 participants Porte de Versailles.

Après François Hollande l'an dernier, l'invité de marque sera le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault (une dizaine de ministres fera le déplacement), alors que la contestation monte, chez les élus ruraux surtout. Souci d'être au diapason de ses troupes ?  Jacques Pélissard (UMP)a lui-même haussé le ton, distillant une série de critiques à l'encontre du gouvernement sur ses réformes. "Les maires ont le sentiment que l'Etat ne leur fait pas suffisamment confiance", a-t-il déclaré lundi au Figaro.

Pas de "stock de bonnets rouges" Selon lui, il faut s'attendre à "quelques manifestations d'humeur" mais les maires devraient respecter "la règle de l'accueil républicain". "On n'a pas acheté un stock de bonnets rouges", rassure André Rossinot (UDI), secrétaire général de l'AMF.

Un projet de loi

Avec le projet de loi  sur la modernisation de la vie publique, les maires des villes de taille moyenne  craignent d'être dépossédés de leurs prérogatives. Comme ici en Gironde où certaines communes ont fait le choix de ne pas intégrer la communauté urbaine de Bordeaux. C'est le cas de Canéjan.

Regardez le reportage de Gilles Bernard et Patricia Mondon.


36769 communes !

Ce mardi, après la présentation d’une enquête exclusive de l’Institut Médiascopie sur la façon dont les citoyens perçoivent les maires et leur action, le débat portera sur le rôle du maire et le nombre de communes en France. Car aujourd'hui, nous avons 36 769 communes donc autant de maires.

Ce rassemblement entend aussi parler des sujets qui fâchent comme notamment :
  • en pleine réflexion sur la décentralisation,  l’évolution du couple commune-communauté. "Faut-il passer d’une intercommunalité fondée sur la coopération entre communes à une supracommunalité qui supplanterait à terme les communes ?"
  • la place et le rôle de l’État dans les territoires et sur ses modes d’organisation.
  • coté finances, "comment préserver l’investissement local, indispensable à la bonne santé économique du pays, alors que les dotations de l’Etat sont en baisse constante?" (source : association des maires de France)

Des sujets d'actualité

Mais les maires et leurs échanges sont aussi attendus dans ce qui concernent beaucoup de français dans leurs communes :

  • les rythmes scolaires,
  • l'insertion et l'emploi
  • l'accueil en petite enfance,
  • le très haut débit internet,
  • transition énergétique,
  • le logement,la production locale croissance durable.

 


Les rythmes scolaires

Dans la matinée, le patron de l'UMP Jean-François Copé profite du congrès pour réunir 400 maires, à l'approche des municipales, et s'adresser ensuite à la presse. Nul doute qu'il leur demandera d'être offensifs vis-à-vis du gouvernement, notamment sur la réforme des rythmes scolaires, où il est apparu à la pointe du combat alors que la contestation enfle dans le monde éducatif et que quelques dizaines de maires se disent décidés à refuser d'appliquer les nouveaux rythmes. Sans contester "le bien-fondé" de la réforme, l'AMF veut qu'elle soit "encore améliorée".

Attendu jeudi au congrès, le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon a laissé prévoir une ouverture de M. Ayrault, mardi, sur les taux d'encadrement des élèves pendant le temps péri-scolaire "pour faciliter l'accueil" des enfants.

Moins d'argent de l'Etat

Sur le plan financier, communes et intercommunalités (communautés de communes, d'agglomération, communautés urbaines) voient leurs marges de manoeuvre continuer à se réduire. En 2014, puis à nouveau en 2015, elles recevront 840 millions d'euros en moins. Les élus seraient prêts à l'admettre si, rien que pour 2014, près de deux milliards de charges nouvelles n'allaient pas venir grever leur budget, à cause de décisions de l'Etat central (revalorisation de salaires de fonctionnaires territoriaux, hausse de cotisations, rythmes scolaires...). Résultat, "une contrainte financière sans
précédent", s'alarme André Laignel (PS), numéro 2 de l'AMF.

En outre, alors que la réforme de la décentralisation a donné la priorité à l'émergence des métropoles, les communes se sentent un peu laissées pour compte, et même "affaiblies" par le gouvernement. La bataille en cours sur le transfert automatique aux intercommunalités de l'élaboration des Plans locaux d'urbanisme, vilipendé par les maires, en est l'illustration.

Une banque des communes

Il y a toutefois des motifs de satisfaction, et même une avancée "historique" selon l'AMF. Première banque propriété à 100% des collectivités locales, l'Agence France locale va voir le jour en 2014 et offrira aux élus un accès complémentaire au crédit pour investir, à des taux avantageux. 




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