Les Restos du Coeur, qui lancent ce lundi leur 29e campagne hivernale, s'attendent à nouveau à une hausse du nombre des bénéficiaires. Pour trouver de nouvelles sources d'approvisionnement, ils réclament la défiscalisation des dons agricoles.
Des besoins en augmentation
A partir de ce lundi, les 2.070 centres d'accueil vont ouvrir leurs portes quotidiennement ou au moins deux fois par semaine, jusqu'à fin mars, pour offrir des paniers repas à ceux qui se sont préalablement inscrits.Après 960.000 personnes aidées et 130 millions de repas servis lors de l'hiver 2012-2013, l'association créée par Coluche en 1985 a la "quasi-certitude" que le seuil symbolique du million de bénéficiaires sera atteint. La situation socio-économique ne laisse que peu d'espoir d'une amélioration, selon son président, Olivier Berthe.
La reprise économique n'étant pas là, cette tendance, on va la vivre encore pendant deux à trois ans", analyse le président des Restos. Selon lui, "les 66.000 bénévoles sont tous les jours face à des hommes, des femmes et des enfants en extrême difficulté".
Pour faire face, la recherche de financement est une priorité, d'autant que les aides publiques, notamment européennes, ont été réduites dans le budget 2014-2020 de l'UE. Le programme européen d'aide alimentaire, dont bénéficiaient 18 millions d'Européens, sera supprimé dès l'an prochain. Cette aide s'inscrira désormais dans le Fonds européen d'aide alimentaire, abondé de 3,5 milliards d'euros, bien en deçà des besoins, selon les Restos qui en bénéficient avec les Banques alimentaires, le Secours populaire et la Croix-Rouge.
Dons toujours en hausse
Pour le moment, les dons des particuliers sont toujours en hausse, mais l'association veut développer les dons en nature. "Il est urgent de voter une loi qui permette de mettre en place une incitation fiscale à la filière agricole, d'élargir à ce secteur la loi Coluche" qui accorde aux particuliers une réduction d'impôt quand ils font un don" insiste M. Berthe.Autre cheval de bataille: lutter contre le gaspillage, en intensifiant les collectes et récupération de produits proches de la date de péremption auprès des grandes surfaces, entreprises agro-alimentaires et marchés. Déjà le quart des produits distribués proviennent de cette source.