Depuis le premier janvier, les agriculteurs en arrêt maladie toucheront une indemnité journalière, ce qui n'était pas le cas auparavant. Une avancée qui a cependant ses limites : le montant de cette indemnité, comprise entre 21 et 28 euros, est encore jugé insuffisant par les agriculteurs.
Cette indemnisation, attendue par le monde agricole, est une conséquence de la loi de financement de la Sécurité sociale de 2013. Jusqu'alors, les exploitants agricoles bénéficiaient d'une couverture maladie uniquement en cas d'accident du travail ou de maladie professionnelle.
Désormais, ils toucheront 20,91 euros par jour d'arrêt et 27,88 euros si l'arrêt dépasse quatre semaines. Mais un délai de carence de sept jours sera appliquée au début de l'arrêt de travail contre trois jours dans le régime général.
Ce dispositif est financé par une cotisation annuelle de près de 200 euros versée par chaque exploitation et sera géré par la MSA.
Un bon début mais pas suffisant, pour les syndicats agricoles
Cette mesure est accueillie avec soulagement par le monde agricole qui souligne tout de même la faiblesse du forfait journalier qui ne permet pas de couvrir les frais de remplacement alors que les éleveurs par exemple sont contraints de travailler tous les jours. Mais tous sont d'accord pour dire que cette mesure a au moins le mérite d'exister.Pour la FNSEA, "c'est une avancée qui reste modeste" reconnaît son vice-président Jean-Bernard Bayard. Une opinion partagée sur le terrain par les adhérents du principal syndicat agricole.
Du côté de la Confédération Paysanne, Jacques Pasquier, l'un des ses représentants dans la région estime qu'il faudrait "déplafonner les cotisations des agriculteurs ayant les revenus les plus importants" pour permettre d'augmenter le montant des cotisations et donc celui du forfait journalier.
A voir, le reportage de Tanguy Scoazec et Stéphane Hamon. Ils ont rencontré Albéric Mathieu, éleveur à Bonneuil-Matours (86), membre des Jeunes Agriculteurs de la Vienne et Jacques Pasquier, céréalier à Antran (86), membre de la Confédération Paysanne.