Au lendemain d’une double annonce d’importance, le recrutement d’un manager sportif général, et la non reconduction pour la saison prochaine de son duo d’entraîneurs, l’USA Limoges pose des questions.
Un manager sportif général, une ambition d’avenir, une interrogation d’aujourd’hui.Tout club sportif d’élite, quelle que soit sa discipline, se doit aujourd’hui d’avoir à sa tête, du moins pour sa partie sportive, un manager général.
C’est d’ailleurs l’un des plus prestigieux diplômes que décerne le Centre de Droit et d’Économie du Sport de Limoges, dont les dernières promotions ont compté en leur sein Laurent Blanc ou Zinédine Zidane par exemple.
Le recrutement par l’USAL, à un tel poste, de Dominique Davanier, ne peut donc, en théorie, qu’être salué.
En théorie, car on a parlé de club sportif d’élite. Et le XV limougeaud n’est actuellement qu’en Fédérale Une, sorte de troisième division du rugby français, mi-professionnelle, mi-amateur.
L’accession en Pro D2 à la fin de la saison n’est qu’au mieux hypothétique, voir même pas souhaitée pour l’instant, ainsi que l’avait avoué Didier Ratinaud, l’un des co-présidents, le 17 janvier dernier sur le plateau du journal régional, au vu et des finances et des structures du club.
Les récents résultats de l’USAL l’ont même éloignée des play-offs, et le club pourrait se battre jusqu’à la fin de la saison pour son maintien, hypothèse encore mathématiquement envisageable, bien qu’improbable…
Un calendrier surprenant
L’annonce de ce recrutement, surtout couplée à celle de la non reconduction pour la saison prochaine du duo d’entraîneurs, Tim Clark et Jean-Jacques Taofifenua, en fin de contrat au 30 juin, a de quoi surprendre cette semaine.
En effet, après des désillusions sportives (défaite à Tulle, victoire sans gloire face à Lormont), l’USAL jouera gros, très gros ce week-end à Langon, en Gironde, le deuxième de la poule. Un match en retard, déjà reporté deux fois pour cause d’intempéries. Une défaite, et s’en sera fini des maigres espoirs de play-offs ; pire il faudra batailler ensuite tout de même un peu, pour être sur du maintien.
On parle souvent dans ce genre de cas d’électrochoc recherché. Mais les expériences récentes, tous sports confondus, montrent qu’ils sont, dans la plupart des cas, inopérants.
Était-ce donc vraiment le meilleur moment, même s’il est vrai que l’USAL a sans doute voulu prendre les devants face à des fuites et rumeurs toutes aussi improductives ?
Et les valeurs ?
Ne désignant il est vrai qu’un concept nébuleux, les valeurs du rugby sont une vertu sans cesse mise en avant par ce sport. Certes, on est en droit de se demander, au vu à nouveau des derniers matchs, si Tim Clark et Jean-Jacques Taofifenua avaient des solutions pour l’équipe ? Si leur message passait encore auprès des joueurs ? Si même ils avaient encore une certaine autorité ?
Mais sans oublier leur part de responsabilité dans la saison d’un club qui, sur le papier, aurait du à minima jouer les play-offs, on ne peut oublier non plus leur passé au sein de l’USAL, où ils furent d’abord joueurs, et non des moindres, avec des résultats, avant d’en prendre les rênes sportives, après l’éviction de Philippe Benetton, dans un climat et des conditions guère favorables. La fidélité n’excuse certes rien, mais elle donne tout de même droit à un rien de considération.
La fin de saison s’annonce donc morose à l’USAL, son futur, malgré son ambition de bâtir ensemble, incertain et la tâche de Dominique Davanier bien compliquée !