L'abstention en Poitou-Charentes "dans la moyenne nationale" selon le politologue Dominique Breillat

Le taux de participation est la grande inconnue du scrutin de dimanche. En Poitou-Charentes, l'abstention devrait se situer autour des 30%. Le politologue Dominique Breillat explique les raisons de la participation des électeurs dans la région.

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Après les élections présidentielles, les municipales sont le scrutin le plus populaire en France. Tous les six ans, la participation avoisine les 70%, mais connait une baisse progressive. Dans les années 1970, les Français n'étaient que 20% à ne pas se déplacer pour glisser leur bulletin dans l'urne. Le taux est aujourd'hui le l'ordre de 30%, mais certains sondages avancent une abstention nationale de 40%.

Invité du Cercle de la Presse dans nos studios le 20 mars, le politologue Dominique Breillat revient sur les circonstances qui pousseront les citoyens à voter dimanche.

Le Parisien-Aujourd'hui en France publie aujourd'hui un article reprenant des sondages alarmants : l'abstention en France pour le scrutin de dimanche pourrait atteindre le record de 40%. Notre sondage France 3-Le Monde montre en revanche que 76% des Français sont intéressés, voire très intéressés par les élections municipales. Qu'en est-il en Poitou-Charentes ?
D'abord, il faut rappeler que ce ne sont que des sondages : cela devra se vérifier lors du dépouillement. Le Poitou-Charentes n'est pas une région où la participation est historiquement très forte, comme en Alsace, qui connaît une véritable culture de l'urne. Nous sommes dans la moyenne nationale, mais avec des départements ruraux où les choses sont très différentes, et on l'oublie souvent. Les journalistes et les sondeurs ont tendance à penser que ces élections ne concernent que les villes, or on vote souvent plus massivement dans les villages.

Pourquoi vote-t-on davantage dans les communes rurales ?
Parce qu'aux municipales, contrairement aux européennes, on vote d'abord pour un homme ou une femme et ensuite, parfois, pour un parti. Or il est plus facile de connaître la tête de liste dans un village de 2 000 habitants que dans une ville comme Poitiers ou Niort ! Et puis le "panachage", qui autorise l'électeur à rayer ou à ajouter nom d'une liste, est une mesure qui n'est possible que dans les communes de moins de 1 000 habitants. Cela incite aussi les électeurs à voter, parce qu'ils peuvent supprimer le nom d'un voisin qu'ils n'aiment pas, par exemple : c'est plus populaire que de voter pour des inconnus inscrits sur une liste intouchable ! C'est aussi la politique à dimension humaine...

À partir de 2014, seules les électeurs des communes de moins de 1000 habitants ont le droit de panacher les listes. Mais, en quoi cela consiste-t-il ?

Il y a aussi le cas des communes où une seule liste est en lice : cela ne dissuade-t-il pas les électeurs de faire l'effort d'aller se prononcer ? 
Oui et non : plus de 40% des communes des Deux-Sèvres ne présentent qu'une liste, mais il n'y a pas plus d'abstentions dans ce département, alors qu'on pourrait imaginer qu'une seule voix suffirait, car il n'est pas nécessaire, dans certains cas, que le quart des inscrits vote...Mais même quand les enjeux ne sont pas énormes, l'abstention n'est pas énorme.

Qui vote le moins en Poitou-Charentes ?
Comme ailleurs : ceux qui sont le moins intégrés à leur commune. Les jeunes de 18 à 24 ans qui étudient ailleurs et ne se sont pas inscrits sur une nouvelle liste électorale ne reviennent pas forcément voter dans leur ville ou village d'origine. Selon les sondages, entre 52% et 60% des 18-25 ans affirment qu'ils n'iront sans doute pas voter dimanche. On sait aussi que les chômeurs votent moins que les actifs.

Est-ce aussi une question d'enthousiasme, de désir politique qui n'y est plus, par rapport à l'engouement politique du milieu des années 1970 ? 
En période de crise, il est rare que les programmes soient très excitants. On s'intéresse surtout aux budgets, à la question du financement des mesures annoncées par les candidats. La génération politique d'avant 1981 a connu l'union des gauches aux municipales de 1977, qui précédait la victoire de Mitterrand. Aujourd'hui, cette génération s'en va, or les partis politiques empêchent souvent les jeunes génération de prendre le relais... Ce vieillissement de la classe politique n'encourage pas non plus les électeurs à s'enthousiasmer pour les prochains scrutins.

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