Aquitaine : érosion de la gauche sous l'effet de la vague bleue

Terre de gauche, l'Aquitaine a fortement ressenti une vague bleue avec le net succès d'Alain Juppé à Bordeaux (60,95%) en passe de subtiliser au PS la communauté urbaine, et la nette avance acquise par François Bayrou à Pau (41,8%). La gauche se lève ce matin avec la gueule de bois...

L'UMP Alain Juppé, maire de Bordeaux depuis 1995, a souligné qu'avec 60,95% il réalisait le "plus beau score jamais obtenu".
Son challenger socialiste Vincent Feltesse, président de la Communauté urbaine de Bordeaux, est lui en passe de tout perdre.

La région Aquitaine vote traditionnellement à gauche. Elle perd plusieurs villes. Dans un contexte national défavorable, ces élections municipales sont un « message d’exaspération  envoyé au gouvernement par une partie de l’électorat ». C’est Vincent Feltesse qui le dit. Le symbole de cette soirée noire pour la gauche.
Celui qui est encore président de la CUB pourrait donc tout perdre.  La Communauté devrait basculer à droite. Et sa défaite plus lourde que prévue face à Alain Juppé pourrait hypothéquer son avenir politique. Même s’il se défend de « faire de la politique pour sa carrière personnelle »

"C’est un désaveu massif du gouvernement "  confirme Alain Juppé. 
Dans les Landes, "c’est le rejet d’une politique socialiste clanique » estime Geneviève Darrieussecq, la maire sortante MoDem largement réélue.

Ce n'est qu'en profitant de la fin d'une dynastie de centre-droit de 55 ans à Bayonne que le PS reprend quelques couleurs avec le possible gain de la mairie par Henri Etcheto.

L'enjeu de la CUB

A la vue des résultats du premier tour et d'une projection pour le second, la CUB, dont les pouvoirs seront élargis à compter de 2015, devrait vraisemblablement passer à droite. De nombreuses communes l'ont déjà fait au premier tour et devraient être suivies par d'autres lors du second.

Parmi les principales villes de Gironde, seul Noël Mamère à Bègles a résisté à la tempête avec une nouvelle réélection au 1er tour (51,74%).

A Pau

Dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est François Bayrou, associé à l'UMP, qui à Pau symbolise cette forte poussée de la droite.
Dans la première ville du département (79.000 habitants), le président du MoDem, qui briguait pour la troisième fois la mairie de Pau, a bon espoir pour le second tour après avoir obtenu 41,8% des suffrages. La ville aux mains des socialistes depuis 43 ans pourrait donc basculer, alors que le député
socialiste David Habib, 53 ans, n'obtient que 25,77% des suffrages.

Bleue et bleue foncée

En Dordogne, une terre ancrée à gauche, le Parti socialiste est menacé dans les deux principales villes, Périgueux et Bergerac. Dans cette ville, le FN obtient 17,5%.

En Lot-et-Garonne, la gauche a essuyé des scores compliqués. Département agricole d'Aquitaine où le Front national réalise traditionnellement ses meilleurs scores, la gauche risque d'y perdre les deux villes qu'elle tenait jusque-là : Marmande et Villeneuve-sur-Lot.

Dans cette dernière ville, traumatisée par la mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale de son ancien maire et ex-ministre socialiste du Budget, Jérôme Cahuzac, la liste du maire PS sortant, Patrick Cassany, a obtenu 28,65% des suffrages, talonnée par celle du jeune FN Etienne Bousquet-Cassagne, 24 ans, avec 26,01%. 

Dans les Landes, fief traditionnel de la gauche, la préfecture Mont-de-Marsan qui était déjà passée à droite en 2008, a été conservée par le MoDem, avec la réélection au premier tour de la maire Geneviève Darrieussecq, tandis qu'à Dax, une triangulaire avec le FN pour arbitre pourrait voir la ville thermale rester à gauche.

Le grand perdant en Aquitaine : la gauche

D’autres élus socialistes ont fait les frais de ce vote sanction.
  • A Langon pour Charles Vérité devancé par Philippe Plagnol.
  • En Périgord, le socialiste Jacques Monmorson, président des maires de Dordogne sort du jeu après 37 ans de mandat 
  • Michel Moyrand est en difficulté à Périgueux.

Le Front de gauche ne tire pas son épingle du jeu. A Pau, Olivier Dartigolles, à Bordeaux, Vincent Morin ne dépassent pas les 5% des voix.

A l’inverse du Front National qui a profité de de ce contexte national et confirmé son implantation notamment dans le Lot-et-Garonne.


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