Quatre organisations apicoles qui représentent 80% des apiculteurs français, appelaient à manifester à Montreuil près de Paris où se tenait une commission chargée de mettre en place la "structuration" de la filière.
Les apiculteurs brandissaient des pancartes avec des messages clairs : "L'agrochimie m'a tuer ", "Stop à l'hécatombe" ou encore "Non au Cruiser, non aux insecticides neurotoxiques tueurs d'abeilles". Pour eux, la prise en compte de leurs revendications n'est rien d'autre qu'une question de survie.
La production de miel divisée par deux en 20 ans
Disparition des abeilles, diminution de la production... les apiculteurs donnent l'alerte depuis près de 30 ans c'est à dire depuis l'apparition de certains produits phytosanitaires comme le Gaucho ou le Régent qui déciment les cheptels d'abeilles.Comme dans tout le pays, les récoltes de miel sont en chute constante en Poitou-Charentes. En 20 ans, la quantité de miel produite dans la région a été divisée par deux, passant de 3 000 à 1 500 tonnes.
Les abeilles, considérées comme "des sentinelles de l'environnement" sont particulièrement touchées par les effets néfastes des neuro-toxiques contenus dans ces pesticides. Sous l'effet des résidus de ces produits phytosanitaires, même à des doses infinitésimales, le système immunitaire des abeilles est affaibli. Elles sont désorientées, ne retrouvent pas le chemin de leur ruche et peuvent mourir.
Cette disparition progressive des abeilles due à l'utilisation intensive des pesticides a des conséquences néfastes non seulement sur la production de miel et donc la survie des entreprises d'apiculteurs mais aussi sur la pollinisation et donc l'arboriculture.
Isabelle Hirsch et Stéphane Hamon ont rencontré Francis Chauvency, apiculteur dans la Vienne et secrétaire de l' ADA, association de développement de l'apiculture.
Reportage d'Isabelle Hirsch et Stéphane Hamon
Pour en savoir plus, "L'abeille, sentinelle de l'environnement".