Le fabricant de voitures électriques Mia Electric, placé en liquidation judiciaire en mars, fait l'objet de quatre propositions de reprise, mais qui ne sauvegarderaient qu'une partie des 200 emplois
Mia Electric fait l'objet de quatre propositions de reprise, mais qui ne sauvegarderaient qu'une partie des 200 emplois, a-t-on appris mardi de sources concordantes."Il y a quatre repreneurs, dont l'actuelle présidente Michèle Boos", appuyée par un consortium d'investisseurs, a déclaré à l'AFP la ministre de l'Ecologie et présidente de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal.
Selon les repreneurs, les offres de sauvegarde d'emplois, sur les 200 que compte Mia, vont de "zéro" à "70", a déclaré à l'AFP une source ayant assisté à la présentation des offres en comité d'entreprise mardi.
Selon une autre source proche du dossier, dans tous les cas une trentaine d'emplois seraient préservés dans la partie vouée à la production et environ 20 au bureau d'études de Mia, à Cerizay (Deux-Sèvres).
"Les offres ne sont pas fermes et définitives. Elles le seront le 5 mai, 48 heures avant l'audience" destinée à les examiner, au tribunal de commerce de Niort, a déclaré à l'AFP Christophe Klein, délégué CFE CGC chez Mia Electric.
"Nous espérons les faire évoluer dans le bon sens d'ici-là", a-t-il ajouté en référence à la sauvegarde de l'emploi.
Les quatre candidats à la reprise sont l'industriel Michel Albrand, et sa société NSD2 (Network Strategy Distribution Development) intervenant notamment comme conseil des collectivités locales en matière de mobilité électrique.
Le fournisseur de batteries E4V, qui équipe déjà la Mia, est également sur les rangs.
La société 4H Holding fait aussi partie des candidats; son actionnaire principal est un cheikh des Emirats arabes unis, qui a déjà investi dans Lumeneo, société également liquidée qui produisait des voitures électriques en Alsace. Il envisage de regrouper la production à Cerizay.
Enfin, un consortium allemand "Mia generation", comprenant une société produisant des batteries à hydrogène, Magnum, s'est allié à l'actuelle présidente Michèle Boos pour présenter une offre de reprise.
Ségolène Royal, qui préside encore jusqu'à fin mai le Conseil régional, actionnaire de la société avec 12% des parts, a par ailleurs indiqué que Mia devrait nouer des accords de partenariat avec Bolloré, pour installer sur ses modèles ses batteries électriques et avec le producteur de camions Libner.
Libner envisage en effet d'avoir recours à Mia pour son projet "Bil" consistant à embarquer dans des semi-remorques des voiturettes électriques transportant jusqu'à 800 kilos de marchandises, pour les livrer sur le "dernier kilomètre", dans les petites rues de centre-villes.
"Le combat continue", a précisé Mme Royal, qui a par ailleurs indiqué qu'elle circule parfois dans une des voitures électriques Mia acquise par le ministère.
Le tribunal de commerce doit examiner ces offres le 7 mai, a-t-on précisé à la Région Poitou-Charentes.
Mia a été rachetée en juin 2013 par le consortium Focus aux groupes allemands ConEnergy et Kohl, qui avaient eux-mêmes repris en 2011 l'activité électrique de l'ancien équipementier Heuliez.
A partir de l'automne, les salaires avaient été versés avec retard. Des fournisseurs de pièces, avec lesquels Mme Boos tentait de négocier à la baisse, ne livraient plus les produits, au point que la chaîne de montage était finalement paralysée, en dépit de commandes sur un marché de plus en plus porteur avec une hausse des ventes de voitures électriques en France de 55% (8.779 unités vendues) en 2013.