Greffes d’organes : comment lutter contre la pénurie de dons qui s’aggrave en France ?

En France, 19000 personnes sont en attente d'une greffe. Il suffirait qu'en cas d'accident les proches connaissent les volontés du défunt pour sauver des milliers de vie. Un sujet de santé qui ne peut laisser indiffèrent. Regardez notre reportage suivi de l'interview d'un spécialiste du CHU Bordeaux

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Invité plateau : Pr Laurence CHICHE, PU/PH chirurgien en transplantation hépatique, service de chirurgie digestive et endocrinienne Hôpital Haut-Lévêque groupe hospitalier Sud - CHU de Bordeaux
Date de diffusion : Lundi 16 juin 2014 à 12H


Don et greffes d’organes :  Journée nationale le 22 juin 2014

La pénurie d’organes s’aggrave en France car, même si paradoxalement le nombre de prélèvements multi-organes augmente en 2013 (1627 prélèvements aboutissant à 5115 transplantations), le nombre de candidats potentiels à la greffe progresse encore plus (plus de 11000 nouveaux inscrits en liste d’attente de transplantations).

Différentes stratégies ont été mises en place en France pour remédier à cette pénurie :
  • Le développement de la greffe ‘donneur vivant’ qui concerne essentiellement l’activité de transplantation rénale (414 greffes de ce type réalisées en France en 2013).
  • L’augmentation du recensement des donneurs partout en France y compris dans les petits centres hospitaliers.
  • Des stratégies de diminution du taux de refus qui s’établissent à 33% par des campagnes de communication.
  • Le développement du prélèvement sur les donneurs âgés.
  • Il existe des variations importantes d’activité en fonction des régions de France expliquées notamment par des différences régionales de développement de la mise en place de ces stratégies, en particulier sur le donneur âgé.
La région Aquitaine est particulièrement bien placée au niveau national sur le donneur âgé : le taux de prélèvement des personnes de plus de 65 ans s’établit à un peu plus de 30 % en Aquitaine alors qu’il est de l’ordre de 25 % en moyenne en France.
Il est licite de se poser la question de la finalité du prélèvement sur les personnes âgées. De fait, il n’est pas possible de greffer des organes thoraciques (cœur et poumon) issus de ce type de donneurs du fait de l’altération mécanique des propriétés de ces organes liée à l’âge. En revanche on peut prélever sur ces donneurs âgés des organes abdominaux (foie et rein) qui constituent d’excellents greffons et permettent ainsi de faire face à la pénurie majeure de ce type d’organes pour certaines catégories de patients.

L’activité de transplantation hépatique au CHU de Bordeaux (56 transplantations en 2013) est issue pour plus de 25% de donneurs de plus de 70 ans. Ces greffons ne permettent pas, de greffer les patients les plus jeunes mais sont souvent utilisés pour traiter des patients atteints de tumeur du foie qui ne sont pas prioritaires dans les listes d’attente et qui décédaient auparavant trop souvent faute de greffon disponible.

Le développement du prélèvement de donneurs âgés permet donc de sauver de nombreuses vies à la fois en transplantation rénale et en transplantation hépatique. Les équipes de la coordination hospitalière de prélèvements du CHU de Bordeaux, constatent souvent, une incompréhension des familles des donneurs âgés, car cette problématique est très rarement abordée chez ces personnes qui ne s’estiment pas concernées. Les familles, dans le doute, ont tendance à s’opposer au prélèvement de leur proche. Il est donc particulièrement important de faire connaître les différentes possibilités thérapeutiques afin que la personne âgée puisse être sensibilisée pour se positionner vis-à-vis du don et le fasse savoir à ses proches.

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