La tribu Warli, au nord de l'Inde, compte encore aujourd'hui plus de 300 000 membres. Leurs peintures sont un témoignage de leur quotidien. Une exposition leur est consacrée à Loudun;
Les Warli parlent un dialecte qui ne s'écrit pas. Il est un mélange de mots issus du sanskrit, du Maharati et de Gujarati. Le mot Warli viendrait du mot "warla" qui désigne une parcelle de terrain, un champ.
L'iconographie extrêmement rudimentaire de leurs peintures murales est construite autour d'un vocabulaire graphique dès plus basique : le rond, le triangle et le carré.
Ces peintures rituelles sont réalisées de manière générale à l'intérieur de leurs huttes. Les murs sont faits d'un mélange de branchages, de terre et de bouse de vache. La couleur de ces murs est celle de la terre cuite. C'est cet ocre rouge qui va servir de fond à la peinture murale. Pour peindre, les Warli n'utilisent qu'une seule couleur, le blanc.
Ces peintures murales ne sont réalisées qu'en de rares occasions, celles des mariages et des récoltes. Cette absence de pratique artistique régulière explique le style extrêmement brut des peintures rituelles Warli.
Jusqu'à la fin des années 1960, l'art pictural de cette tribu était le fait exclusif des femmes. Cet art rituel ancestral allait, au cours des années 1970, subir un changement radical. Un homme, Jivya Soma Mashe, se mit à peindre, non pas à la seule occasion des rituelles, mais quotidiennement. Son talent fut très vite remarqué au niveau national, recevant directement de la main des plus haut responsables politiques de l’Inde.
Le reportage de Gauthier Cazassus et François gibert