Une semaine après l'incendie qui a ravagé sa brasserie à Croix (Nord), Jean-Christophe Cambier veut se projeter vers l'avenir. Dans l'attente de trouver de nouveaux locaux, il a lancé une cagnotte en ligne et peut compter sur la solidarité de ses confrères. En 2024, la brasserie Cambier avait produit 500 000 litres de bière.
"2025 sera pour nous l'année de la reconstruction". Au milieu des machines carbonisées, il inspecte chaque cuve avec la lampe torche de son téléphone portable. “Notre outil de production y est passé, notre taproom aussi... Le bâtiment va être rasé, il n’y a plus rien”, déplore Jean-Christophe Cambier.
Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2024, un incendie détruit entièrement sa brasserie. En vacances à la montagne avec sa famille pour les fêtes de fin d’année, le chef d’entreprise est réveillé à 5 heures du matin par un coup de téléphone.
De retour dans le Nord, il a découvert ce lundi 6 janvier 2025 l’étendue des dégâts. Mais après quelques jours de “sidération”, Jean-Christophe Cambier veut à présent relativiser. “Il n’y a pas de blessés, pas de morts, c’est du matériel, ça se remplace. J’aurais bien sûr préféré éviter tout ça mais on ne peut pas changer le passé. Ce qu’on peut faire, c’est travailler pour avoir un futur qui soit comme on le souhaite”.
2025, année de la reconstruction
Selon les premiers éléments de l’enquête, le feu aurait pris dans les locaux de l’entreprise voisine Europarbrise avant de s’étendre à la brasserie. Fort heureusement, le bâtiment de stockage n’a pas été touché. “On peut encore livrer nos clients grâce à notre stock de bières qu’on estime à environ un mois et demi”, précise le gérant, les yeux rivés vers l’avenir.
D'après le chef d'entreprise, il faudra "au moins 12 à 18 mois" avant de pouvoir réinstaller une unité de production dans un bâtiment neuf. Pour autant, hors de question de stopper l'activité pendant cette période.
Et le brasseur artisanal, installé depuis 10 ans à Croix, peut compter sur la solidarité de ses confrères de la métropole lilloise. “Je suis en discussion avec plusieurs brasseries pour sous-traiter notre production avec notre supervision. On va transmettre nos recettes, notre savoir-faire. Mon objectif c’est de maintenir notre activité, le temps de tout reconstruire”.
Cagnotte en ligne
Parallèlement, une cagnotte en ligne a été lancée pour permettre à chacun d’aider la brasserie à la hauteur de ses moyens. Les fonds récoltés serviront à acheter des fûts en inox afin de lancer la production chez d’autres brasseurs et à installer un point de vente physique à Croix pour maintenir la vente directe. En 24 heures, plus de 20 000 euros ont été récoltés.
Une solidarité qui tourne à plein régime, et qui touche en plein cœur le fondateur. “Au nom de toute l’équipe, je tenais à remercier du fond du cœur toutes les personnes qui nous ont manifesté leur soutien dans cette épreuve : nos familles et amis, notre communauté, nos clients particuliers et professionnels, nos confrères brasseurs, nos partenaires, nos élus…”, liste-t-il dans un message sur les réseaux sociaux, rappelant haut et fort que malgré le “drame”, la brasserie Cambier “n’est pas morte”.