A l'heure des coupes budgétaires dans la Défense nationale annoncées le 15 octobre, élus, militaires et acteurs économiques du Sud-ouest soulignent le poids "très significatif" de la présence de l'armée pour les économies locales, une manne providentielle mais parfois aussi addictive.
Dans la Zone de défense et de sécurité sud-ouest (ZDS-SO) couvrant les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes et Limousin, cet impact socio-économique tient à une forte implantation historique de l'armée qui contribue à la survie voire à l'essor des économies locales.Avec 43.000 personnels militaires et civils sur la seule ZDS-SO, "les armées ne peuvent qu'influencer l'économie locale", explique le général de corps aérien Serge Soulet. "Le constat est inévitable: sur le marché de l'emploi, la Défense joue un rôle, sinon majeur du moins significatif", souligne le commandant des forces aériennes. La région concentre sur son territoire la moitié des effectifs de la zone de défense.
Selon lui, on évalue généralement "à une vingtaine de millions d'euros par an le poids économique d'un régiment sur la vie locale". Des régiments, bases aériennes, unités diverses, il y en a beaucoup dans le sud-ouest : 18 régiments, 3 camps, 6 bases aériennes, 10 bases de Défense, 6 états-majors, 6 écoles, 1 détachement Marine, 6 sémaphores, des établissements de la Direction générale de l'armement (DGA), du Service de santé des armées (SSA) et du Service des essences des armées (SEA).
Entreprises et commerces dopés
L'impact socio-économique de leur présence est d'autant plus important que près de la moitié (48%) de ces salariés de la Défense nationale ont au moins un enfant -13% en ont au moins trois - et 57% ont un conjoint actif employé localement. 90% de ces foyers résident dans des logements hors régiment.Avec plusieurs dizaines de milliers d'euros par jour de retombées économiques pour le Poitou-Charentes, cette économie familiale bénéficie largement à l'économie locale. Mais dans le même temps, les élus mesurent aussi le risque d'une économie "monolithique" exclusivement centrée sur la présence militaire et la nécessité de diversifier l'activité sur leurs territoires "pour préparer des années moins fastes".