La ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, a rappelé sa volonté de maîtriser la hausse des tarifs réglementés de l'électricité et appelé EDF à revoir sa stratégie. Elle répondait à un appel du futur PDG de l'énergéticien au "rééquilibrage" des tarifs.
Jean-Bernard Lévy, (futur PDG d'EDF) a évoqué le rééquilibrage des tarifs et suscité cette réaction de la ministre de l'Ecologie devant les sénateurs lors d'une audition sur le projet de loi sur la transition énergétique : "Il a eu raison d'être prudent parce que vous savez la préoccupation qui est la mienne de maîtriser les hausses d'énergie", a déclaré la ministre.Auditionné mardi par la commission des Affaires économiques du Sénat avant sa nomination officielle hier mercredi en conseil des ministres, Jean-Bernard Lévy avait affirmé qu'"un rééquilibrage tarifaire s'impose" afin notamment "d'assainir, d'améliorer la situation économique du groupe EDF". "La situation pour EDF est difficile. S'il n'y a pas des augmentations de tarifs qui permettent d'engager les investissements qui sont nécessaires, nous aurons à faire des choix", a-t-il aussi prévenu.
Rappelant que la décision d'une hausse des tarifs n'est pas prise par EDF mais par l'Etat, Ségolène Royal a estimé qu'au delà des "stratégies industrielles" de l'électricien, "il y a aussi des stratégies d'intérêt général, d'économies, de performance, de diminution de train de vie qui doivent aussi être mises sur la table et pas cette fuite en avant trop facile vers la hausse systématique du prix de l'énergie".
L'Etat détenant 84,5% d'EDF, la ministre a également appelé les représentants de l'Etat au conseil d'administration à "jouer vraiment tout leur rôle". La maîtrise de la hausse des tarifs de l'électricité est un cheval de bataille de Ségolène Royal depuis son arrivée mi-2014 au ministère de l'Ecologie et de l'Energie. Elle a gelé en août dernier une hausse prévue de 5% des tarifs réglementés et a fait adopter une nouvelle méthode de leur calcul.