La Rochelle et Bayonne se sont quittés sur un score nul plutôt logique (19-19) à l'occasion d'un choc de mal classés indécis jusqu'à l'ultime seconde, samedi soir, à l'occasion de la 12e journée du Top 14.
Les Rochelais, privés au dernier moment d'Atonio, qualifié in-extremis pour cette rencontre mais pas tout à fait remis de ses trois tests en bleu, manquent une belle occasion de remonter au classement.Ils ont pourtant tout essayé en début de match, avec trois pénaltouches recherchées dans les six premières minutes pour faire plier des Basques indisciplinés mais accrocheurs, et qui ramènent deux points précieux.
Les hommes de Noriega, tout heureux d'atteindre la dixième minute sans points encaissés ni carton jaune récolté, pourront remercier leur mêlée qui a tenu face à celle, réputée, des Maritimes et leur a permis de rester au contact dans ce match alors qu'ils ont compté un temps dix points de retard (16-6, 43e).
Plus mordant lors du première acte, le Stade, passée l'entame infructueuse, a ouvert le score par la botte de Audy mais Bayonne faisait preuve d'un gros réalisme pour passer devant (3-6, 31e).
Une décision litigieuse de l'arbitre, M. Marchat, donnait un essai de pénalité aux locaux pour un coup d'épaule de Bustos Moyano sur Bobo dans son enbut (13-6, 35e), le tout sous les yeux du patron des arbitres Didier Mené, présent dans les tribunes de Marcel-Deflandre.
Remontés, les Basques abordaient la deuxième période avec beaucoup d'entrain, menés par un Ollivon très précieux, qui profitait d'un temps fort et d'une belle combinaison à la suite d'un coup-franc rapidement joué pour aller pointer derrière la ligne rochelaise (46e).
Tout était à refaire pour les uns, cela méritait confirmation pour les autres qui maintenaient la pression sur les hommes de Collazo, un peu moins bien physiquement mais qui résistaient jusqu'à cinq minutes du terme (19-16).
Bayonne faisait le siège de la ligne adverse et manquait sa première cartouche, le drop de Fernandez idéalement placé heurtant le poteau gauche, mais son compatriote Bustos Moyano ne tremblait pas trois minutes plus tard pour récompenser sa mêlée
(19-19, 78e).
Il était dit que le suspense serait total dans cette partie et tout aurait pu basculer une dernière fois sur le dernier renvoi, récupéré par le Rochelais Gourdon qui était repris à trois mètres de la ligne des visiteurs. Pendant deux grosses minutes, les Maritimes pilonnèrent à tout-va mais l'Aviron garda sa ligne inviolée et les deux points.
Patrice Collazo (entraîneur de La Rochelle): "On a fait une entame où on les amis sous pression et on n'a pas scoré. Plus le match avançait, plus la débauche d'énergie était importante et les points n'étaient pas au rendez-vous.
Au fil du match, tout s'effrite un peu. Quand mes joueurs ne scorent pas, ils tombent dans l'impatience et une sorte de fébrilité qui se paye cash. Les Bayonnais n'ont eu qu'à attendre, qu'à être précis et bons dans les rucks".
Romain Sazy (3e ligne et capitaine de La Rochelle): "On a fait de bonnes choses, après on ne concrétise pas. Si on marque à la fin, on est les plus beaux. On fait des erreurs, on le sait. On a mis les bons ingrédients dans certains domaines et on est passé complètement à côté dans d'autres, ce qui fait ce déséquilibre et cette deuxième mi-temps un peu brouillonne."
Nicolas Morlaes (co-entraîneur de Bayonne): "Le premier sentiment est de la joie et de la fierté par rapport à l'état d'esprit du groupe. On sait qu'ici c'est un contexte difficile avec l'un des meilleurs publics de France et une équipe qui met beaucoup d'engagement à domicile. On a eu des grosses difficultés, on a été mené au score nettement et revenir dans un match comme ça, c'est un sentiment de fierté."
Marvin O'Connor (ailier de Bayonne): "C'est une grande fierté pour le groupe car on n'avait encore rien ramené jusque-là si ce n'est deux points de bonus à Lyon et Paris. On fait un match nul contre un concurrent direct dans le bas du classement.
On est passé par des moments très difficiles, le groupe s'est ressoudé autour de Mark (Chisholm) qui nous a bien menés ce soir."