Alain Claeys, député-maire PS de Poitiers et Jean Leonetti (UMP), auteur de la loi en vigueur, remettent ce matin à François Hollande un texte pour améliorer la loi sur la fin de vie qui vise à mieux tenir compte des souhaits des patients sans aller jusqu'à l'euthanasie ou au suicide assisté.
Les deux députés avaient été mandatés en juin dernier par le Premier ministre, ils sont tombés d'accord sur un texte consensuel présenté ce vendredi au président de la République. Le chef de l'Etat avait promis d'améliorer la loi Leonetti pendant sa campagne électorale en 2012.
Ses auteurs souhaitent que ce texte serve de base à une proposition de loi qui pourrait être discutée au Parlement l'an prochain.
Une sédation profonde et terminale
Les deux parlementaires proposent que les directives anticipées, qui permettent à chacun d'exprimer à l'avance son opposition à tout acharnement thérapeutique, s'imposent aux médecins, ce qui n'est pas le cas actuellement.Ce texte évoque également et pour la pour la première fois, la possibilité "d'une sédation profonde et terminale jusqu'au décès" des patients dont le pronostic vital est engagé à court terme.
Contre une loi Leonetti de gauche
L'association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité), qui revendique 58.000 militants pro-euthanasie, a pour sa part appelé à une manifestation ce vendredi après-midi près de l'Assemblée nationale pour "protester contre une loi Leonetti de gauche qui voudrait faire mourir de faim et de soif les patients arrivés en fin de vie". Elle met en avant la part des Français se disant favorables à l'euthanasie, qui dépasse régulièrement les 90% dans les sondages.
La loi Leonetti, mal comprise et mal appliquée
La loi Leonetti, qui régit depuis 2005 la fin de vie en France, interdit déjà l'acharnement thérapeutique et autorise l'arrêt des traitements lorsqu'ils sont jugés "disproportionnés".Elle permet également l'administration dans certains cas précis d'antidouleurs pouvant aller jusqu'à "abréger la vie", mais elle reste globalement mal comprise et mal appliquée par les médecins.
Lors de sa campagne, François Hollande avait évoqué la possibilité pour toute personne "en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable" de demander "dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité".
Selon Alain Claeys, l'objectif du texte présenté ce vendredi est "de faire progresser les choses au bénéfice du patient".