Charente-Maritime : les élus du littoral inquiets après le verdict du procès Xynthia

Après la prison ferme infligée à l'ex-maire de la Faute-sur-mer (Vendée) et à son adjointe pour la mort de 29 personnes lors du passage de la tempête Xynthia en 2010, certains élus locaux ont le sentiment d'être livrés à eux-mêmes dans la gestion de risques "bien trop lourds" à leurs yeux.

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L'Association des maires ruraux de France (AMRF) s'est émue du jugement "extrêmement sévère" du tribunal correctionnel des Sables-d'Olonne condamnant pour homicide involontaire René Marratier et Françoise Babin, respectivement à quatre et deux ans de prison ferme.


Lionel Quillet : des charges trop lourdes pour les communes

La justice leur reprochait notamment d'avoir approuvé la construction de maisons de plain-pied, sans un premier étage, malgré le risque important de submersion d'une digue censée protéger les habitations.
L'AMRF s'est étonnée que "toute la chaîne de responsabilité -- du demandeur de permis de construire aux différents acteurs du dossier -- ne soit pas concernée par ce jugement". Elle a appelé l'Etat à "revoir d'urgence" sa politique de prévention et à "aider les collectivités à mieux gérer l'espace avec des moyens humains et matériels".

Lionel Quillet, maire de Loix et président de la communauté de communes de l'île de ré est lui aussi inquiet face à ce jugement dont le maire de la Faute-sur-Mer a fait appel. On se souvient que les digues de la commune de Loix dont Lionel Quillet est maire ont beaucoup souffert lors du passage de Xynthia en 2010.

La "jurisprudence" des Sables-d'Olonne "ne résout rien", affirme Lionel Quillet.

"Le vrai problème, selon cet élu, c'est qu'entre le littoral fluvial et maritime, il y a aujourd'hui 18 millions de Français logés en zones inondables". Or, à l'inverse de beaucoup d'autres pays confrontés aux mêmes caprices climatiques, la France "décentralise la prise en charge d'un risque bien souvent beaucoup trop lourde pour la seule commune", juge M. Quillet.
"On peut dans ces conditions tout à fait imaginer une commune de 300 habitants se voir contrainte d'assumer l'entretien d'une digue estimé à 1 million d'euros", explique-t-il.


Reportage d'Eric Vallet, Marc Millet et Philippe Ritaine

 

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