France 3 Limousin propose de (re)voir l’émission spéciale « La tempête un mois après » préparée par les rédactions de France Limousin et France 3 Poitou-Charentes, diffusée le 2 février 2000 depuis le Pôle de Lanaud. En VOD du 26 au 28 décembre. En partenariat avec l'INA.
La tempête meurtrière des 27 et 28 décembre 1999 a également marqué profondément notre territoire.
Arbres déracinés, toitures emportées, bétail enseveli sous les gravats, lignes EDF couchées, inondations… Les deux régions ont payé un lourd tribut et dès les premières heures de cette nuit de cauchemar et les jours qui ont suivi, les rédactions de France 3 Limousin et de France 3 Poitou-Charentes se sont trouvées aux côtés de tous ceux qui ont vécu des heures et des jours difficiles…
Riche d’images et de reportages, cette émission donnait la parole à de nombreux invités. Acteurs du territoire, politiques, responsables de la protection civile et militaire, chefs d’entreprises, forestiers, agriculteurs, assureurs, particuliers, médecin psychiatre…
Autant de réactions et d’images d’archives qui témoignent encore aujourd’hui de l’impact de cette catastrophe, 15 ans après.
Une émission présentée par Xavier Riboulet dont voici l'interview, 15 ans après :
Xavier Riboulet, tout d'abord quel est votre souvenir des tempêtes du siècle ? Qu'est-ce qui vous a marqué en cette fin d'année 1999 ?Le vent, ce bruit qui vous prend les tripes et ne vous lâche plus. Il s'engouffrait sous les portes, dans les cheminées, faisaient voler les panneaux publicitaires, interdisait toute circulation, automobile et surtout piétonne.
Le bruit des arbres aussi qui cèdent sous la pression, un bruit sourd, incroyable, une plainte, vive, rapide, un grand silence et la reprise de plus belle. Rien malgré tout ne pouvait laissait penser à un tel drame, des vies professionnelles ruinaient, des paysages séculaires anéanties. La nuit a donc été terrible, le lendemain a été pire. Il n'y avait plus de bruit, plus d'oiseaux dans les arbres, les routes, principales, secondaires, coupées. Des gens déboussolés, privés d'électricité, de téléphone, de raison d'être pour certains. Un paysage de désolation pour ceux qui aiment nos régions, les pires 48 heures qu'il m'ait été donné de vivre, et malgré l'activité de rendre compte, de rencontrer, l'obligation de regarder partout en tentant de garder au fond de soi le Limousin et le Poitou-Charentes que l'on avait connu avant la tempête.
Début février 2000 France 3 Limousin Poitou-Charentes* diffuse une émission spéciale, que vous présentez à 20h50 à la place d'un pilier tel que la "Marche du siècle". Comment en à peine plus d'un mois cela a-t-il été possible ?
La volonté tout d'abord, celle de Patrick Darroze, le directeur régional de France 3 Limousin de l'époque et de Laurent Coortel, le rédacteur en chef. Ils ont voulu en s'associant à la Fondation du Patrimoine récolter des fonds, participer au vaste élan de solidarité né de la tempête. Le besoin ensuite d'informer, de montrer, de commenter, et peut-être, non pas d'oublier, mais au moins de se confier, pour, le mot n'est pas trop fort, faire son deuil et passer à autre chose. Le paysage ne serait plus jamais comme avant, mais la volonté de rebâtir, de repartir de l'avant, les Limousins et les Picto-Charentais l'avaient à l'époque, ils l'ont toujours aujourd'hui. Cette émission, une 1ère pour la télévision régionale est pour moi un très grand souvenir professionnel, une aventure humaine aussi, demander à des gens de se confier sur de l'intime. Pour l'anecdote, c'est aussi l'un des succès d'audience de nos antenne, et l'assurance que la télévision régionale a fait à cette occasion sa mission de service public.