40 ans de la loi Veil : renforcer l'accès à l'avortement dans toutes les régions

Quarante ans après l'adoption, le 17 janvier 1975, de la loi Veil légalisant l'interruption volontaire de grossesse en France, le gouvernement annonce aujourd'hui des mesures pour renforcer l'accès à l'IVG.

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Les 40 ans de la Loi Veil sont marqués par l'annonce de nouvelles mesures par Marisol Touraine, ministre de la Santé et par un colloque et une manifestation pour les droits des femmes organisée samedi à Paris par des collectifs féministes et le Planning Familial et intitulée "Bougez pour l'IVG". 

Après l'adoption de la loi, il s'agit aujourd'hui d'une deuxième étape, indique la ministre de la Santé. "La loi Veil est une loi de progrès, un cadre accepté par l’écrasante majorité des Français, affirme Marisol Touraine. Il s’agit désormais de s’assurer que ce droit peut être exercé simplement."


L'IVG médicamenteuse pratiquée par les sages-femmes

Parmi les principales mesures rendues publiques ce vendredi, l'autorisation donnée aux sages-femmes de pratiquer des IVG médicamenteuses. L'interruption volontaire de grossesse par voie médicamenteuse a été autorisée en France hors milieu hospitalier en 2004. Depuis 2008, cette forme d'IVG est la plus fréquente. Elle représentait ainsi plus de la moitié (55%) des IVG en 2011.


Les examens remboursés à 100%

Autre mesure, très attendue par les associations féministes, le remboursement à 100% des examens entourant l'IVG (échographie, analyses...). Un numéro unique d'appel sera également mis en place. Après le site Internet ivg.gouv.fr lancé en janvier 2014, ce numéro de téléphone unique et anonyme sera géré par le Planning familial. Il sera opérationnel en septembre.
Dans un communiqué publié aujourd'hui, le Planning Familial "se félicite des mesures annoncées par Marisol Touraine.
"Le remboursement à 100% de tous les actes afférents à la bonne réalisation de l’IVG représente une nouvelle avancée  en favorisant l’accès de toutes à l’avortement, quelle que soit leur situation sociale, économique ou territoriale, mineures ou étrangères. Toutefois le maintien du délai de réflexion et de la clause de conscience grève encore la pleine reconnaissance du droit de choisir pour les femmes."est-il-écrit dans le communiqué.


Des plans régionaux élaborés

Les Agences Régionales de Santé seront chargées d'élaborer un "plan régional pour l’accès à l’avortement". Ce dernier point répond aux revendications de Planning familial qui dénonce de grandes inégalités d'accès à l'IVG selon les régions. La fermeture de 130 établissements pratiquant l'IVG et la baisse du nombre de gynécologues ont encore accru ces difficultés.


Le problème des délais dépassés

Des délais d'accès à la consultation ou pour obtenir un rendez-vous qui conduit à de nombreux délais dépassés. Pour les responsables du Planning Familial, c'est un problème qui se posent de plus en plus souvent. Il y aurait chaque année en France entre 300 et 500 femmes qui se voient contraintes d'aller accoucher à l'étranger car elles ont dépassé le délai légal de 12 semaines pour avorter en France.
Le Poitou-Charentes ne fait pas partie des régions les plus mal placées pour l'accès à l'IVG, pourtant, par exemple, le Planning Familial 86 reçoit chaque année en moyenne une quinzaine de femmes dans cette situation de détresse.  Les difficultés d'accès aux rendez-vous médicaux n'expliquent pas tout. De plus en plus de femmes sous contraceptif s'aperçoivent trop tard de leur grossesse. Les dosages très faibles ou les conditions de prise de certaines pilules sont montrées du doigt. 
A noter cependant que selon l'INED, la diffusion de l'IVG médicamenteuse a favorisé un raccourcissement des durées de grossesse au moment de l'IVG, qui s'établissaient à 6,4 semaines en moyenne en 2011, contre 7,1 en 2002 et 6,8 en 1990.

Des vidéos à regarder sur l'ina.fr pour en savoir plus








                Les femmes ont moins recours à l'IVG mais les avortements répétés sont plus fréquents, indique une récente étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined)
Les femmes ayant déjà avorté le font plus souvent à plusieurs reprises, même si le phénomène reste "faible en France" puisque, en 2011, seulement "9,5% des femmes ont recours deux fois à l'IVG, et 4,1% trois fois ou plus au cours de leur vie". Une tendance qui traduit "pour une part d'entre elles, au quotidien, l'usage de méthodes contraceptives insuffisamment adaptées à leur situation de vie."





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