C'est la fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) qui a déposé ce recours auprès du conseil d'Etat afin de faire annuler la déclaration d'utilité publique de cette ligne très controversée.
C'est un obstacle de plus pour les partisans de cette future ligne à grande vitesse entre Poitiers et Limoges. La Fédération nationale des associations d'usagers des transports a déposé ce mercredi un recours auprès du Conseil d'Etat. L'objectif de la Fnaut, qui pointe "des lacunes de l'évaluation économique et sociale" et un "défaut d'utilité publique", est de faire annuler la déclaration d'utilité publique de cette ligne très controversée.Multiples griefs
La Fnaut qui représente les associations d'usagers dénonce "une faiblesse des aires urbaines desservies" qui ne "justifie pas la construction d'une LGV qui ne desservirait aucune agglomération". La construction de la ligne Limoges-Poitiers "impliquerait de graves atteintes à l'environnement", ajoute la Fnaut dans son communiqué. Elle déplore par ailleurs le "coût disproportionné" de ce projet "compte tenu de la situation des finances publiques".Autre argument soulevé par la Fnaut, la pénalisation de la desserte de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) qui "pourrait passer de onze à quatre allers-retours quotidiens".
"De bonnes chances"
Les travaux de la LGV Poitiers-Limoges avaient été déclarés le 11 janvier 2015 "d'utilité publique et urgents", dans un décret paru au Journal officiel, signé du Premier ministre, Manuel Valls et de la ministre de l'Ecologie. Opposée au projet de longue date, Ségolène Royal avait, dix jours plus tard à Poitiers, expliqué avoir signé par "solidarité gouvernementale" tout en expliquant qu'un "recours devant le Conseil d'État" aurait "de bonnes chances".Les trois présidents socialistes de la future grande région, Jean-François Macaire (Poitou-Charentes), Alain Rousset (Aquitaine) et Gérard Vandebroucke (Limousin) avaient quant à eux, marqué leur volonté de mieux relier leurs trois villes.
Le projet de LGV Poitiers-Limoges (115 km) avait été pointé du doigt par la Cour des comptes dans un rapport en octobre. Les Sages avaient jugé le réseau français à grande vitesse "peu cohérent" et trop coûteux par rapport aux ressources disponibles. Et doutaient notamment d'une "rentabilité socio-économique minimale" de cette LGV, entre autres.