Suspendu après les attentats contre Charlie Hebdo, le professeur de philosophie a été entendu hier par la commission de discipline de l'académie de Poitiers. Quatre heures d'audition à l'issue desquelles Jean-François Chazerans et son avocat ont dénoncé la vacuité du dossier.
Mis à pied à titre conservatoire pour des propos déplacés tenus en classe au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo, Jean-Francois Chazerans a été entendu hier par la commission administrative de discipline de l'académie. Alors que la semaine dernière, la justice a classé le dossier sans suite estimant que le délit d'apologie d'acte de terrorisme n'était pas caractérisé, le professeur de philosophie du lycée Victor Hugo a du s'expliquer dans les locaux du rectorat à Poitiers.Rien dans le dossier
A l'issue de ces quatre heures d'audition, Jean-François Chazerans est ressorti souriant, mais visiblement fatigué et "un peu énervé"."Comme il n'y a rien dans le dossier, ils m'ont reproché ma méthode pédagogique, mon comportement, que je suis proche de mes élèves. Qu'est-ce que cela a à voir avec l'affaire (concernant) des propos inadaptés tenus en classe ?". Pour le professeur de philosophie, il ne fait aucun doute qu'il fait l'objet d'autres intentions : "ils cherchent à m'accrocher sur l'ensemble de mon oeuvre".
De l'acharnement ?
L'avocat de Jean-François Chazerans a dénoncé lui un certain acharnement à l'encontre de son client. "On s'écarte complètement de la saisine et de la lettre (...). On s'acharne à trouver une motivation pour sanctionner M. Chazerans mais cela n'a plus rien à voir avec l'enquête initiale". Pour Me Amaury Auzou, "on sort un peu les rames et on essaie d'accrocher tout ce qu'on peut au wagon"."Ces crapules de Charlie Hebdo"
Quant aux propos qui lui sont reprochés, Jean-François Chazerans a réitéré ne les avoir jamais tenus en classe. "J'ai parlé de crapules, oui mais je n'ai jamais dit "ces crapules de Charlie Hebdo ont mérité ce qu'elles ont eu". L'enquête pénal l'a établi et pourtant, on continue de me le reprocher".Le recteur a dix jours pour faire connaître sa décision. Dans l'éventualité de sanctions, Jean-François Chazerans se dit prêt à saisir le tribunal administratif