Avec près de 25 % des voix dans la région au 1er tour, le Front National a fait une poussée. En duel face à la droite ou en triangulaire, les binômes frontistes sont parfois les premiers surpris de leurs scores. Reportages dans la Vienne et en Charente-Maritime.
"Je suis venu coller des affiches, j'ai rencontré deux ou trois personnes, mais je n'ai pas fait de grand meeting". Thomas Fayol, candidat FN dans le canton de Châtelleraut-1 semble avoir lui même surpris de ses 31,32% des suffrages dimanche dernier. Pas de campagne spécialement approfondie donc pour celui qui à 26 ans s'était déjà fait remarquer l'an passé comme tête de liste du Rassemblement Bleu marine aux municipales à Thuré, où il avait recueilli 19,5% des suffrages au 1er tour.Sur l'ensemble des cantons de la ville, réputée terre de gauche, le Front National est parvenu à se maintenir dans deux d'entre eux, face à l'UDI. A Naintré par exemple, petite bourgade de 4 300 électeurs, le FN a fait le plein des voix : plus de 30%. Là-bas, de l'aveu même de l'équipe municipale socialiste, l'insécurité, le chômage et les impôts y sont pourtant moins importants que la moyenne départementale.
Comment, dans ces conditions, expliquer la poussée du FN et sa présence au second tour ?
Voyez le reportage de Marie-Noelle Missud et Brice Baubit (Thomas Fayol, candidat FN canton Châtellerault-1; Henri Colin, candidat UDI canton Châtellerault-1; Christine Piaulet, maire PS de Naintré)
A Chaniers, en Charente-Maritime, l'équation est encore différente. Dans ce canton rural, avec une partie sur la banlieue de Saintes, le binôme FN est arrivé en troisième position dimanche dernier avec 29,06% des voix. Ce score lui permet de se maintenir au second tour dans une triangulaire qui s'annonce très disputée; les trois listes ayant toutes fait à peu près le même score, autour de 30%.
Ici, le candidat du Front national n'est de son propre aveu, pas un "local". Dans les colonnes du journal Sud-Ouest, Claude Davy, un ancien boucher de 64 ans, reconnaissait lundi être "un parachuté", et ne pas connaître son canton "plus que ça". Il n'empêche, selon lui, le FN n'a pas "épuisé tout (son) réservoir" (NDLR : de voix).
Le canton de Chaniers est l'un des douze cantons de Charente-Maritime où le FN sera présent au second de ce scrutin.
Voyez le reportage dans le canton de Chaniers d'Eric Vallet et Pierre Lahaye (intervenants : Fabrice Barusseau, candidat PS; René Escloupier, candidat DVD soutenu par l'UMP; Claude Davy,candidat FN).