L'avortement du 17ème siècle à nos jours, c'est le thème de l'exposition proposée à l'Espace Mendès France de Poitiers à l'occasion des 40 ans de l'adoption de la loi Veil qui a légalisé l'interruption volontaire de grossesse (IVG).
Cette exposition a été réalisée par le Collectif du 8 mars de Poitiers et des universitaires engagées dans le combat féministe. Elle ne se veut pas un cours d'histoire mais plutôt un espace de réflexion sur la place de l'avortement dans la société française et à l'échelle mondiale.
"L'avortement, quelle histoire" retrace le combat des femmes pour le droit à devenir mère quand elles le souhaitent. En premier lieu, celles qui dans les siècles passés utilisaient toutes sortes d'objets du quotidien pour provoquer l'avortement au péril de leur vie. Le long chemin de toutes celles, ainsi que des médecins, qui ont réclamé la dépénalisation de l'avortement et conduit à l'adoption de la loi Veil en 1975 est lui aussi retracé
Le manifeste des 343, en 1971, par lequel des femmes, célèbres ou pas, reconnaissaient avoir avorté. Parmi elles, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Catherine Deneuve ou Gisèle Halimi. Le procès de Bobigny en 1972 où l'on retrouve Gisèle Halimi en première ligne.
Un droit à défendre sans cesse
La légalisation de l'IVG est votée en 1975, le rembousement est adopté en 1982 mais ne sera effectif à 100% qu'en 2013. Encore aujourd'hui ce droit inscrit dans la loi ne l'est pas dans toutes les mentalités même si on estime qu'une femme sur trois y aura recours au moins une fois dans sa vie. Il est contesté en France ou ailleurs comme en Espagne par exemple.Découvrez l'exposition "L'avortement, quelle histoire" avec le reportage de Sophie Goux, Francis Tabuteau et Martine Sitaud. Ils ont rencontré Héloïse Morel, historienne et membre du Collectif du 8 mars et Nicette Bougnet du Planning Familial 86."C'est un droit pour lequel il ne faut rien lâcher" affirme Héloïse Morel, membre du Collectif du 8 mars, historienne et l'une des conceptrices de l'exposition. "Aujourd'hui encore trop de femmes se retrouvent en délais dépassés faute d'avoir pu être prises en charge à temps."