À Oradour-sur-Glane, surprise émouvante pour ces voyageurs qui ont rencontré Robert Hébras

Nicolas et Tom jouent les aventuriers. Sans argent, leurs sacs sur le dos, le duo décide de traverser une partie de la France. De la Bourgogne au Pays Basque, ces vagabonds traversent le Limousin où ils font une rencontre exceptionnelle.

Ils se font appeler "les vagabonds de Bourgogne". Partis de l’Yonne le 8 juillet 2021, ils ont traversé une bonne partie de la France, 900 kilomètres exactement, à pied et en auto-stop sans un euro en poche.

Nicolas 38 ans et Tom 17 ans, un filleul et son parrain se sont fait le pari, à la nus et culottés de partir à l’aventure. Leur devise : "Tisser des liens pour retrouver du positif après le confinement". Nevers, Montluçon puis, Limoges. Chaque jour est un nouveau défi. Il faut trouver un lieu où dormir et puis un endroit où manger. Le midi, c’est resto. A chaque fois qu’ils s’arrêtent, on leur propose une table, et plus qu’un plat, le menu entier. A la fin du repas, "les restaurateurs nous remerciaient même d’être venus" raconte Nicolas. Le soir, le duo frappe aux portes.

A Oradour-sur-Glane, c’est chez le maire qu’ils dormiront. Philippe Lacroix leur propose de dîner tous ensemble. Les échanges fusent, les liens se tissent et à la fin de la soirée, il a dit "je vais appeler quelqu’un." Le lendemain matin, à 9h30, ils étaient attendus par "un monument de l’histoire" comme ils disent. Nicolas et Tom hallucinent. Ils ont rendez-vous avec Robert Hébras. Un privilège.

Une rencontre inoubliable

"Ça nous paraissait totalement incroyable de rencontrer le dernier survivant d’Oradour. Il a 96 ans. Il a très peu de visites".

Tom ajoute :  "Nous n'étions personne et on a eu la chance d’être reçu par lui, on s’est senti ultra privilégié".

Installés dans son salon, lui dans son canapé, eux sur des fauteuils, les inséparables voyageurs ont écouté, comme des enfants devant un livre ouvert, pendant une heure, l’histoire de Robert Hébras.

La veille, ils avaient visité le village, sous le beau temps, "c’était presque beau" expliquent-ils mais là, "en l’écoutant raconter le massacre, on a eu des frissons et on a vraiment compris la violence de ce qui s’était passé". Tom n’en revient pas : "C’était extrêmement fort, on avait les poils hérissés tout au long du récit. C’est compliqué de le décrire, tellement c’était puissant".

C’est un des moments les plus forts du voyage, ça c’est sûr.

Tom, vagabond de bourgogne.

"On connaissait l’histoire du village mais son histoire personnelle non" confie Tom. Ce matin-là, le survivant du massacre raconte comment il s’en est sorti. De la chance mêlé à du courage. Au moment de la fusillade, Robert Hébras se retrouve enseveli sous un tas de cadavres, ses camarades. Les Allemands l’ont cru mort mais ce n’était pas le cas. Quand les Allemands ont quitté la maison pour mettre le feu à tout le village, il s’est enfui pour aller se cacher dans un clapier à lapins avec les six autres rescapés. Quand l’ennemi est parti, Robert Hébras s’est enfui dans les villages alentours.

Tom a entendu parler de la guerre au collège puis au lycée mais jamais de cette histoire comme Robert Hébras a pu lui raconter. "C’est plus fort qu’un voyage scolaire".

Cette aventure-là nous apporte des choses qui n’ont pas de prix. Et comme notre projet ne devait pas avoir de connotations avec de l’argent, là on a eu accès à une richesse impalpable.

Tom

A la fin de leur échange, du haut de ses 96 ans, le dernier survivant du massacre d’Oradour-sur-Glane leur dédicace son livre.

Cette rencontre, Tom et Nicolas ne l’oublieront jamais. Ils la garderont en mémoire. Ils se félicitent d’ailleurs de l’avoir filmé pour peut-être un jour, comme Robert Hébras, accomplir leur devoir de mémoire.

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